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Le vignoble bordelais est victime de sa réputation

Quand on parle du vin français (à consommer avec modération), en France comme à l’étranger, le premier vin auquel on pense est le « bordeaux » que l’on aimerait boire, non pas les grands crus en tête du classement, inabordable pour le commun des mortels, mais la multitude de « châteaux » aux prix tout à fait abordables et plaisant à boire, sans parler des vins mis sur le marché par des négociants spécialisés, sous l’appellation « bordeaux » avec la garantie d’origine, qui sont des surplus, parfois de grands crus, ce qui a donné au Bordelais une réputation d’élitisme au moment où la vinification a fait d’énormes progrès, avec l’apparition de vins de cépage blanc, notamment le chardonnay, dont le Languedoc, c’est fait une spécialité, sans parler des rosés, que l’on peut mettre sur le marché, avant tous les autres, qui n’ont rien à envier à ceux-ci.

Il y a un phénomène nouveau qui nuit aux vins rouges, en général, c’est le changement de climat qui fait que le monde d’aujourd’hui se tourne vers les vins qui se boivent frais, d’ailleurs on commence par trouver dans le commerce des bordeaux blancs et des bordeaux rosés, un changement dont profitent les viticulteurs, car ce sont des vins qui se vendent dès leur mise en bouteille, sans immobilisation de capitaux durant des années de garde en cave, comme les vins rouges.

Dans ce contexte la demande de vin rouge a baissé, mais les viticulteurs, au lieu d’arracher leur vigne, peuvent tenter d’adapter leur production à la demande des consommateurs, en jouant sur la réputation du bordeaux.

Il faut savoir que le réchauffement climatique a une incidence sur la culture de la vigne qui finira par se déplacer vers le nord, ce qui, ajouté aux difficultés actuelles pèse lourdement sur les prix des terres, qui dans le passé avaient atteint des niveaux probablement trop élevés, pas seulement en champagne, où ils avaient atteint des sommets, mais aussi dans le Bordelais où ils sont passés de 27 000 à 30 000 euros l’hectare il y a 25 ans à 12 000 euros, sans trouver d’acheteurs, même à des prix bradés, ce qui empêche des viticulteurs âgés à prendre leur retraite, faute de trouver des acheteurs.

La surproduction s’est installée, sur une production de 9 millions d’hectolitres chaque année, 1 million ne trouvent pas acheteur, malgré un prix de vente dans les grandes surfaces, à l’occasion de « foires du vin » autour de 4 euros la bouteille, c’est dans un marché en baisse depuis 50 ans, tombé de 100 litres, l’époque des vins à la tireuse, à 40 litres, en moyenne par personne, ce qui, au regard de la santé est une bonne chose, mais fait que le potentiel de production du Bordelais dépasse de 20 % des volumes commercialisés actuellement.

Pendant des années, les propriétés se sont agrandies pour rester rentables, que les propriétaires, à la tête de 120 000 hectares, ont aujourd’hui du mal à vendre.

Judex

Judex est un juriste de la vielle école qui a fait sienne la maxime du professeur Léon Mazeaud, son président de thèse de doctorat , "Que le droit ne s’apprend pas mais se comprend "  en ajoutant " à la condition d’avoir, si possible, l’intelligence du droit "

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