Poésie

Un bon pavé bien épais et juteux s’il vous plaît

Ce matin en sirotant son café elle a brusquement eu envie de toucher un gros livre bien charnu, pas un petit folio sans épaisseur un bon pavé bien épais et juteux… Elle s’est précipité dans la chambre et a attrapé le premier venu, s’est mis à le sniffer, à le feuilleter rapidement en faisant frétiller les pages à sesoreilles…

Alléché par ce frétillement des pages, qui était à ses oreilles, un doux zéphyr, espoir de rêves et de lectures… elle a senti l’odeur dupapier, ressenti la douceur de la page. Ce frétillement, cet effeuillage, lui envoyait l’essence du roman…

Peu importait le titre du livre qu’elle avait attrapé, n’importe lequel aurait fait l’affaire. Il lui en fallait juste un bien épais bien charnu pour apaiser son addiction… il lui fallait des pages qui pesaient, qu’elle pouvait soupeser, et qui la rendaient plus forte et plusprofonde.

Elle était allée à la rencontre de son «Autre» de papier,dans cette rencontre charnelle, dans l’odeur du papier et de l’encre, dans le poids mouvant de ses mains, dans le souffle froissé des pages qui tournaient en lui soufflant leur fragrance… une si belle madeleine depapier…

Tous les livres avaient une odeur. C’est ce qui faisait sa joie lorsqu’elle ouvrait un roman ou un manuscrit. Chaque écrit avait son histoire, mais aussi son odeur propre, comme la robe des vins. Certains livres parfumés au rire sonore, éclatant. D’autres enduits de souvenirs émerveillés. D’autres encore d’amours incertains, à l’odeur de fleurs d’automne… Elle savait qu’un livre avant de l’ouvrir se caressait, se reniflait… Se reposait comme s’il se devait d’attendre … Soudain elle s’en emparait, se faufilait parmi les personnages, les lieux et en spectatrice s’imprégnait du climat… bien plus tard elle …y revenait.

Dominique Bar

Mon ego ne parle qu'à moi... CITATIONS FAVORITES Le destin, c’est le nom que nous donnons à la combinaison infinie et ininterrompue de milliers de causes emmêlées. Jorge Luis BORGES. À quoi reconnaît-on alors le véritable artiste? « L’artiste est son meilleur critique. S’il dialogue avec son œuvre, c’est un artiste ; s’il dialogue avec le public, c’est probablement un imposteur. ». Ernst Gombrich

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