Et si on augmentait la TVA en France de 20 à 21% ?
Une hausse de la TVA en France, passant de 20 % à 21 %, aurait des répercussions à plusieurs niveaux économiques et sociaux.
Augmentation des recettes fiscales
Le principal objectif de l’État en augmentant la TVA est de générer davantage de recettes fiscales. Une hausse de 1 point de la TVA de 20 % à 21 % pourrait générer des recettes supplémentaires pour l’État, en fonction du volume de consommation taxable. Bien que le montant exact dépende de nombreux facteurs (comme la structure de la consommation et les taux réduits de TVA), on peut estimer les recettes supplémentaires avec une fourchette. En prenant comme référence les recettes de TVA actuelles, qui s’élèvent à environ 180 à 200 milliards d’euros par an pour la TVA à 20 %, une augmentation d’un point pourrait rapporter environ 5 à 10 milliards d’euros supplémentaires par an. Cette fourchette dépend des comportements de consommation après l’augmentation, car une baisse de la consommation pourrait réduire légèrement les recettes attendues.
En 2014, par exemple, le relèvement de la TVA avait rapporté environ 6,4 milliards d’euros à l’État.
Impact sur la consommation des ménages
La TVA étant un impôt indirect qui s’applique sur les biens et services, une augmentation de la TVA à 21 % se traduirait par une hausse des prix à la consommation, notamment pour les biens de première nécessité et les services de base qui sont taxés au taux normal. Cette hausse pourrait réduire le pouvoir d’achat des ménages, surtout pour les catégories à faible revenu qui dépensent une plus grande part de leur budget en biens de consommation courante.
Ralentissement de la demande
En augmentant les prix, la hausse de la TVA pourrait freiner la demande intérieure, surtout dans les secteurs sensibles aux prix comme la grande distribution, les biens durables, et même certains services. Cela pourrait se traduire par un ralentissement de la croissance économique, surtout si la hausse de la TVA n’est pas accompagnée de mesures de soutien à la consommation ou aux entreprises.
Effets sur les entreprises
Les entreprises, notamment celles qui opèrent dans des secteurs où la demande est élastique, pourraient subir une baisse de leurs ventes en raison de la hausse des prix. Celles qui exportent pourraient aussi être désavantagées en termes de compétitivité si les coûts de production augmentent ou si la consommation intérieure diminue.
Cependant, les entreprises qui bénéficient de déductions de TVA (TVA déductible) pour leurs investissements ou intrants ne ressentiraient pas directement l’impact sur leurs coûts.
Impact sur l’inflation
Une hausse de la TVA se traduirait par une pression inflationniste immédiate, car les entreprises répercutent cette hausse sur les prix. Cela pourrait entraîner une hausse générale des prix à court terme. Toutefois, son impact inflationniste à long terme dépendrait de la capacité des entreprises et des consommateurs à absorber cette augmentation.
Inégalités sociales
Une augmentation de la TVA, qui est un impôt proportionnel et non progressif, affecte de manière disproportionnée les ménages à faible revenu, car ils consacrent une plus grande partie de leur revenu à la consommation. Sans mesures compensatoires (comme des baisses d’autres impôts ou des augmentations d’aides sociales), cela pourrait creuser les inégalités sociales.
Réactions politiques et sociales
Une hausse de la TVA est souvent impopulaire, car elle touche directement les consommateurs. Il pourrait y avoir des réactions sociales négatives, avec des mouvements de protestation ou des revendications syndicales, surtout si les augmentations de salaires ou autres compensations ne suivent pas l’inflation induite par cette hausse. En France, les augmentations de la TVA ont souvent suscité des débats publics et des résistances sociales.
En conclusion, une hausse de la TVA de 20 % à 21 % aurait un impact positif sur les finances publiques, mais pourrait affecter négativement la consommation des ménages, exacerber les inégalités, et ralentir la croissance économique, surtout en l’absence de politiques compensatoires. Cela entraînerait également des pressions inflationnistes à court terme et pourrait susciter des réactions sociales. Tout dépendrait des mesures d’accompagnement que le gouvernement mettrait en place pour atténuer ces effets.