Après l’arrêt de la centrale de Fessenheim la France peut se spécialiser dans le démantèlement des centrales nucléaires.
Le second réacteur de la centrale de Fessenheim en Alsace a cessé de produire de l’électricité dans la nuit du 29 au 30 juin en vertu d’une décision de François Hollande en 2012. La centrale, c’est arrêté après 42 ans de fonctionnement, c’était une décision purement politique, alors que cette centrale aurait pu encore fonctionner de longues années, sous le contrôle de l’Autorité de sûreté Nucléaire (ASN), qui aurait prescrit des travaux d’entretien et de modification.
Avec cet arrêt commence de début du démantèlement de la centrale dont la durée est estimée à 20 ans, mais qui pourrait bien plus longtemps car tout est à inventer.
Il faut réussir cette opération dans les conditions de sécurité requises dont il reste tout à inventer, tout en formant le personnel qui sera affecté à ces opérations.
Actuellement, on connaît le calendrier prévisionnel, à condition qu’il puisse être respecté.
Il faut commencer par évacuer l’ensemble du combustible radioactif des 2 réacteurs, vers l’usine de traitement de la Hague.
Puis, vidanger les circuits de la centrale et commencer le démantèlement des installations non-nucléaires.
À partir de 2025, une fois la première phase terminée, doit commencer le démantèlement des structures radioactives sans doute la phase la plus délicate, avec pour objectif de démanteler la totalité de la centrale d’ici à 2040 et de restituer le terrain un an plus tard.
C’est sur le site de l’ancienne centrale que se concentrera l’accumulation des connaissances acquises en vue du démantèlement d’autres centrales, avec comme point de départ la création d’une nouvelle activité industrielle.
Entre-temps, EDF devra fermer 12 des 56 réacteurs nucléaires en activité (répartis sur 18 sites) de manière à atteindre l’objectif de ramener la part du nucléaire de 70 à 50 % d’ici à 2035.
Cet objectif fixé à l’origine à 2025 a dû être retardé pour des raisons évidentes, de délais de mise en place d’autres sources de production d’électricité.
Pour l’industrie nucléaire française, si elle réussit dans de bonnes conditions le démantèlement de Fessenheim, pourra acquérir une nouvelle spécialité, qu’elle pourra exporter en sachant que des centaines de réacteurs arriveront en fin de vie dans les années à venir un peu partout dans le monde.