A l’heure du confinement des millions d’habitants de notre pays doivent composer avec un manque d’équipements informatiques ou des difficultés de liaisons, renforçant, dans la situation actuelle leur sentiment d’exclusion.
Alors que communiquer via Internet parait quasi incontournable dans le monde professionnel et personnel, un peu plus de 21 % de la population de plus de 15 ans ne dispose pas de cette capacité, selon une enquête de l’INSEE en 2019.
17 % des personnes interrogées, dans cette catégorie d’âge, se situent même dans une situation « d’illectronisme » c’est-à-dire d’illettrisme numérique de base, qui ne peuvent se servir d’Internet, notamment faute de disposer d’un équipement adapté, connexion, ordinateur ou smartphone et qui n’ont pas les connaissances nécessaires, parmi les plus touchés on trouve les retraités et les précaires.
La difficulté à obtenir certains documents autrement que via Internet est révélatrice de l’exclusion numérique que subissent des millions de personnes, soudain aggravées par le confinement, heureusement atténué par les nouvelles possibilités offertes par les smartphones, à condition de savoir les utiliser.
Nombre de personnes ne savent pas envoyer un mail, alors comment imaginer télécharger et imprimer par exemple une attestation de déplacement que certains n’arrivent pas à se procurer, alors que faute de quoi, ils risquent une amende de 135 euros en sortant de chez eux, ce qui ajoute de l’isolement à l’isolement.
Dans la situation de confinement, des élus locaux, collectivités, médiateurs de quartier, associations et équipes pédagogiques se mobilisent pour tenter de maintenir un accompagnement à distance, notamment pour permettre aux enfants de poursuivre leur scolarité à la maison.
Des permanences téléphoniques recensent du matériel pouvant être prêté, des tutoriels vidéo distribution de devoirs dans les boîtes aux lettres, accompagnements scolaires via les réseaux sociaux, en sachant que les centres sociaux multiplient les actions, en se substituant parfois aux parents.
Il faut espérer que le confinement sera l’occasion d’une vraie prise de conscience de la fracture numérique qui existe dans le pays, en instaurant un système qui permette aux plus précaires de bénéficier de facilités d’accès à l’équipement, en évitant de laisser du monde sur le bord de la route, au moment où on impose la dématérialisation de toutes les démarches.