PolitiqueRéflexions

Angela Merkel se fâche

Elle est dans une situation inconfortable.

Son parti, sorti diminué des dernières élections législatives, sans être majoritaire, souhaite faire d’elle la chancelière de la nouvelle législature, sans avoir, une fois de plus la majorité au Bundestag, ce qui l’oblige à reconstituer une coalition, pour un quatrième mandat or, cette fois-ci, elle n’y est pas encore arrivée.

Entre-temps, l’Union européenne était acculée à se prononcer sur la prolongation de la licence du glyphosate, qui expirait le 15 décembre et dont les agriculteurs européens ne peuvent pas se passer.

Faute d’un accord des États membres, à prendre à la majorité qualifiée, c’est-à-dire la majorité en nombre des États, représentant 65 % de la population de l’Union, impossible à atteindre sans le vote positif de l’un des États le plus peuplé de l’Union, en l’occurrence de la France ou de l’Allemagne.

À défaut d’un vote positif des États membres sur sa proposition de prolongation de 5 ans, la Commission aurait eu la possibilité d’accorder au Glyphosate une prolongation, provisoire dont elle aurait décidé la durée.

Le refus de la France d’aller au-delà de 3 ans étant connu, c’est à la surprise générale que le ministre de l’agriculture Allemand a voté pour le renouvellement de la licence du glyphosate pour cinq ans, alors que son pays s’était abstenu le 9 novembre, sur la même proposition.

Celui-ci affirme avoir pris cette décision seul, sans concertation avec Angela Merkel, dans le cadre de sa compétence ministérielle.

Ce vote a suscité un vif malaise en Allemagne, s’agissant du ministre de l’agriculture d’un gouvernement non renouvelé, en charge d’expédier les affaires courantes, obligeant Angela Merkel de le désavouer.

Il arrange la Commission européenne qui n’a pas à s’exposer aux critiques que sa décision de prolonger le glyphosate aurait provoqué et dont on parlera plus avant sa prochaine expiration, sauf en France où Emmanuel Macron veut supprimer le Glyphosate dans 3 ans.

Judex

Judex est un juriste de la vielle école qui a fait sienne la maxime du professeur Léon Mazeaud, son président de thèse de doctorat , "Que le droit ne s’apprend pas mais se comprend "  en ajoutant " à la condition d’avoir, si possible, l’intelligence du droit "

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