Réflexions

Le primat des Gaules dans une tourmente pédophile

ignorer1603Nous avons appris récemment que des adultes se sont plaints d’attouchements, il y a plus de 25 ans en camp de scoutisme, de la part du père Bernard Preynat.

Cela se passe dans la région de Lyon, dans le diocèse qui est sous la responsabilité du cardinal Barbarin.

Le parquet de Lyon a naturellement ordonné une enquête, impliquant les responsables du diocèse, dont Mgr Barbarin, même si ce dernier n’était pas le primat des Gaules à l’époque des faits.

J’ai écouté des extraits de la conférence de presse de Mgr Barbarin, le problème est que tout cela n’est pas très clair. Il a notamment dit « Couvrir, ça veut dire tu savais et tu as laissé faire. Alors, ça, absolument jamais ».

Et cela prouve un problème de management, c’est trop facile de se disculper en disant, puisque je ne sais pas, je ne pouvais rien faire et je ne suis pas coupable.

Ce n’est pas la première affaire de pédophilie qui touche l’église en France, mais il y a également, de temps à autre des problèmes dans l’éducation nationale. Ainsi la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Balkacem, a déclaré aujourd’hui, qu’il y aurait eu 27 radiations d’enseignants en 2015 pour des affaires de pédophilie.

Concernant l’église, j’ai lu à de nombreuses reprises, mais je ne sais pas si c’est exact ou pas, que lorsqu’un prêtre était accusé de pédophilie, sans que cela remonte au niveau de la justice, il était simplement déplacé dans un autre diocèse. Si c’est vrai, il est ennuyeux qu’un groupe puisse cacher ce type de délit, même si c’est pour se protéger.

Quel que soit le groupe, il y a toujours un risque de déviance humaine à maîtriser. Y a-t-il plus de pervers chez les prêtres que chez les enseignements laïques, aucune idée ?

Il ne faut pas que l’église protège au nom de je-ne-sais-quoi des prêtres déviants. En France, nous devons respecter les lois de la Républiques, la loi du silence ne doit pas avoir court.

Je sais bien qu’un prêtre pédophile cela ne fait pas bonne presse, mais le cacher et voir les faits remonter à la surface des années plus tard est encore pire.

Lorsque MgrBarbarin dit, au sujet du père Bernard Preynat que ce sont des affaires qui sont probablement prescrites, c’est rageant à la fois pour les victimes et pour la justice. Et tout cela grâce à la loi du silence. Mais, il semble qu’il y eu d’autres cas mettant en cause d’autres religieux et des plaintes que Mgr Barbarin aient reçu de victimes, adultes aujourdhui.

Ce que l’on peut reprocher à Mgr Barbarin est de ne pas avoir mis en place de solides contrôles pour vérifier qu’aucun de ses prêtres, en relation avec des enfants, n’était un pervers sexuel. Dans l’idéal, il faut que le contrôle mis en place permette d’empêcher un pervers de passer à l’acte, ou au moins de l’arrêter dès la première déviance.

Aujourd’hui, la défense de Mgr Barbarin de dire que cela s’est passé avant qu’il n’arrive dans ce diocèse et que pour le présent, s’il ne sait pas, alors il n’est pas coupable, n’est pas tenable. Il sera, probablement poussé à la démission.

Dans un groupe, quel qu’il soit, il y a toujours des déviants, l’homme est ainsi fait. On ne peut pas mettre au banc de la société un groupe parce qu’il a quelques brebis galeuses. On peut simplement lui reprocher de le cacher.

Olivier Kauf

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2 commentaires

  1. Je rebondis juste sur l’emploi (limité) du terme délit, en ce qui concerne la pédophilie de façon générale; Il ne s’agit pas toujours d’un délit mais parfois d’un crime selon ce qui a été pratiqué. Mais effectivement des attouchements “ne sont qu”‘un délit, passible quand même jusqu’à 7 ans de prison et 700000 € d’amende, et suffisants pour provoquer chez leur victime des effets délétères sur tous les aspects de la vie en relation avec la capacité à faire confiance et l’estime de soi.

    La pédophilie figure dans le code pénal sous la catégorie “atteintes et agressions sexuelles sur les mineurs” de moins de 15 ans. Elle peut constituer un délit (de la pornographie enfantine jusqu’aux attouchements) ou un crime (viol). Le fait qu’il s’agisse d’une personne ayant autorité sur l’enfant (c’est bien le cas ici) est une circonstance aggravante.

    Pour le reste, la meilleure parade est plutôt de développer un climat où l’enfant puisse être sûr de pouvoir être entendu et donc éradiquer la loi du silence. Les institutions en cause (il n’y a pas que les institutions religieuses, mais toutes celles où un pédophile peut être en contact avec des enfants) ne peuvent pas êtres certaines qu’aucun fait de ce genre se déroule en leur sein mais la transparence et la fermeté ont le mérite de renforcer clairement l’interdit et d’éviter de s’en retrouver indirectement complice.

    1. J’ai utilisé le terme “délit” alors que vous avez raison dans le cas présent c’est un “crime”. Ca ne change pas le fond du problème, les enfants doivent êter protégés des déviants sexuels et autres pervers.

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