Les grandes notions du droit à l’aune du transhumanisme de Amandine Cayol et Emilie Gaillard chez Mare Martin

Mare Martin nous propose, sous la direction de Amandine Cayol et Emilie Gaillard, Les grandes notions du droit à l’aune du transhumanisme.

Amandine Cayol est Maître de conférences en droit privé à l’université de Caen Normandie.

Émilie Gaillard est Maître de conférences HDR en droit privé à Sciences Po Rennes et coordinatrice générale de la Chaire d’excellence CNRS Normandie pour la paix.

L’ouvrage “Les grandes notions du droit à l’aune des transhumanismes”, dirigé par Amandine Cayol et Emilie Gaillard, se présente comme une exploration approfondie des défis juridiques posés par l’avènement du transhumanisme. Publié par Mare et Martin, ce livre vise à anticiper les mutations potentielles engendrées par la recherche d’un dépassement des limites humaines, à travers l’étude des idées transhumanistes. Il met en évidence la nécessité d’encadrer ces évolutions dès à présent, afin d’éviter des dérives et déviances non anticipées. Les auteures insistent sur l’importance d’interroger et, si nécessaire, d’adapter le fondement de nos règles de droit pour les aligner avec une société en profonde évolution.

En aparté, le transhumanisme est une mouvance intellectuelle et culturelle qui promeut l’usage des sciences et des technologies avancées pour améliorer les capacités physiques et mentales humaines, ainsi que pour améliorer la condition humaine de manière générale. Le but est d’augmenter la longévité, améliorer la qualité de vie, et peut-être même atteindre une forme d’immortalité. Les adeptes du transhumanisme explorent les possibilités d’augmenter l’intelligence humaine, de modifier physiquement le corps pour en augmenter les capacités ou pour combattre les maladies et le vieillissement, et d’appliquer les technologies pour créer de nouvelles formes de vie ou d’existence.

Dans cet ouvrage, cinq notions fondamentales du droit sont au cœur de la réflexion : la personne, la responsabilité, la propriété, les droits fondamentaux et la souveraineté.

Ces concepts sont analysés à la lumière des aspirations transhumanistes, mettant en relief la manière dont ces idées remettent en question les distinctions traditionnelles entre personnes et choses, la responsabilité individuelle, le concept de propriété, les droits fondamentaux, et la souveraineté. L’ouvrage appelle à une réflexion préventive pour adapter le droit à ces nouvelles réalités, soulignant l’importance de distinguer entre la réparation médicale et l’amélioration ou l’augmentation, ce qui pose des défis éthiques et juridiques significatifs.

Cette démarche s’inscrit dans une perspective préventive, cherchant à élucider les ramifications juridiques de la quête transhumaniste, notamment en ce qui concerne les innovations technologiques et leur intégration dans la société. Les auteures, à travers cet ouvrage, invitent à une réflexion continue sur la régulation de ces avancées tout en préservant les valeurs éthiques et juridiques fondamentales. La distinction entre réparation et augmentation est particulièrement mise en avant, avec des implications considérables sur les orientations juridiques futures​​​​​.

Cet ouvrage a pour objectif d’anticiper les éventuels glissements vers la recherche d’un dépassement des limites de la condition humaine, dans la lignée des idées transhumanistes. Ces derniers doivent, en effet, être encadrés dès à présent, avant que des systèmes de dérives et de déviances ne se soient mis en place sans avoir été réellement pensés. Il est nécessaire d’interroger le fondement de nos règles de droit, afin de pouvoir les adapter à une société en profonde évolution.