Colette en guerre de Bénédicte Vergez-Chaignon chez Flammarion
Flammarion (au fil de l’histoire) nous propose, de Vergez-Chaignon, Colette en guerre (1939 – 1946)
Bénédicte Vergez-Chaignon est historienne. Elle a travaillé de 1989 à 1999 avec Daniel Cordier pour sa suite biographique sur Jean Moulin (4 volumes) et réalisé l’édition critique du Dossier Rebatet (Bouquins) et le Journal de guerre de Paul Morand. Sa vie de Pétain lui vaut le grand prix de la biographie politique et le prix de la biographie du Point.
« De quelle résistance, de quelle guerre parlerais-je sinon de celles que j’ai vécues ? » écrit Colette en 1945. À cette date, Brasillach, Guitry et Céline s’étonnent bruyamment que la grande écrivaine française soit épargnée par l’opprobre qui les frappe et les sanctions pénales qui les menacent. N’ont-ils pas tous écrit dans des journaux de la Collaboration ?
Tout le monde connaît la romancière Colette, mais comment a-t-elle passé cette période de la guerre, de l’occupation allemande la France ?
Pour certaines choses, comme l’écrit Bénédicte Vergez-Chaignon « En bref, Colette se comporte comme l’immense majorité de ses compatriotes entre 1940 et 1944 : elle est obsédée par les difficultés croissantes à se nourrir, à se chauffer, à s’éclairer, à se chausser, à se laver, à faire sa lessive et sa vaisselle, à se déplacer, à s’approvisionner en absolument tout ».
Ce qui n’empêche pas Colette, par exemple, de contribuer à un spectacle de musical en 1941. Mais elle devait aussi gérer son immense notoriété qui l’exposait et la menace de la déportation pour son dernier amour, qui était juif.
Cet ouvrage est une véritable enquête dans la vie de Colette durant ces années d’occupation, le tout illustré de nombreuses photos. Et cette enquête est nourrie d’archives en grande partie inédites qui nous entraîne dans le quotidien de la célébrité, dans les pas d’une Colette bien plus sensible à l’actualité qu’elle n’a jamais voulu l’avouer, bien plus fine politique qu’elle ne consentait à le reconnaître…
Colette en guerre est intéressant à la fois pour connaître la vie de Collette durant ces années mais également sur le plan historique de ces années d’occupation de la France.