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Utiliser un smartphone : menace, aubaine ou les deux ? (une tribune proposée par Avira)

Les enfants et les smartphones : un thème fâcheux mais récurrent, qui a fait l’objet d’une infinité de points de vue ces dernières années. Qu’en est-il réellement ? Quelles conséquences l’utilisation des smartphones a-t-elle chez nos enfants ? Présente-t-elle des aspects positifs, susceptibles de primer sur les inconvénients ?

L’impact de l’utilisation du smartphone de la naissance à l’âge adulte

Incroyable mais vrai : les plus jeunes propriétaires de téléphone portable ou smartphone n’ont que six ans ; ils sont ensuite 67 % à posséder un appareil mobile à dix ans, puis 94 % à l’adolescence (chiffres pour l’Allemagne).

Les bébés

Les bébés naissent pour ainsi dire désormais le smartphone à la main, l’objet étant omniprésent dès leur premier jour. Chaque instant fait l’objet de clichés, immédiatement partagés avec les amis et la famille. Repas, courbes de croissance, change : tous bénéficient d’un suivi par des applications dédiées. Le plus inquiétant étant cependant quand l’intégralité de ces activités est partagée sur les réseaux sociaux. Même s’il est compréhensible que les parents fiers de leur progéniture apprécient de partager les joies de la parentalité avec leurs amis et leur famille, certains mériteraient d’y réfléchir à deux fois avant de publier des contenus à tout-va. Les photographies peuvent en effet, dans le pire des scénarios, se retrouver exploitées par les réseaux de pédophilie. La problématique est omniprésente, au point que la police canadienne a lancé un appel de sensibilisation, incitant les parents à ne pas partager certaines photos.

À l’inverse, certaines applications permettent aux parents de favoriser le développement sain de leurs enfants. Les parents des enfants nés prématurément ou malades, voire avec certains troubles du développement, peuvent en effet y trouver des sources de documentation ou des outils de suivi fiables. Les données relatives aux quantités de lait ingérées, à l’évolution du poids ou au suivi des selles de l’enfant peuvent constituer des informations précieuses pour les pédiatres et contribuer à renforcer les compétences des parents dans l’évaluation de l’état de santé de leur bébé. Tout est question de mesure et le défi est bien de cerner la fréquence d’utilisation la mieux adaptée : où précisément la collecte de données doit-elle commencer et où doit-elle s’arrêter ? Certaines sources suggèrent également que l’utilisation du smartphone par les parents peut conduire au développement de troubles alimentaires et de l’endormissement chez les bébés. Cela s’expliquerait notamment par le fait que l’enfant ait à partager l’attention de ses parents avec l’appareil connecté.

Les opinions quant à l’utilisation des smartphones par les parents de très jeunes enfants divergent. Certains préconisent un abandon total de la technologie, craignant pour le développement émotionnel du bébé. Les autres voient dans les smartphones une porte ouverte pour les jeunes parents, qui leur permet de garder contact avec le monde extérieur. La vérité se trouve certainement quelque part entre les deux. Le smartphone s’avère être un précieux instrument pour les parents, qui leur permet en effet de rester en contact, d’obtenir de l’aide rapidement, du moins d’obtenir d’autres avis, ou encore de bénéficier d’une vue d’ensemble de l’évolution de leur enfant. Il peut cependant rapidement devenir nuisible chez les parents les plus fragiles, plus sensibles au stress lié à l’arrivée du nouveau-né, qui chercheraient à fuir le quotidien.

Les jeunes enfants

Les études, telles que l’étude BLIKK mandatée par le Ministère allemand de la santé, mettent en avant d’importantes différences entre les jeunes enfants qui utilisent régulièrement des smartphones et les autres. Le développement du langage est spécifiquement ralenti, ce qui peut par la suite engendrer des troubles de la concentration à l’école primaire. À cela s’ajoute encore le risque de tomber sur des contenus dangereux ou inappropriés pour les enfants qui utilisent des tablettes ou des smartphones sans surveillance. Les plateformes comme YouTube regorgent de vidéos au premier abord adaptées pour les enfants, mais qui n’ont en finalité aucune valeur pédagogique, voire dissimulent des contenus nuisibles. Les vignettes (thumbnails) et les polices colorées et attrayantes utilisées pour ces contenus sont délibérément conçues pour attirer naturellement les enfants.

Dès l’âge de deux à quatre ans, les enfants jouent chaque jour en moyenne jusqu’à 30 minutes sur le smartphone. Il existe en effet pour les enfants dès 3 ans des applications aux contenus adaptés, favorisant le développement du langage, de la coordination et de la concentration. Il faut pour cela rechercher les fournisseurs reconnus. Mais même dans ces cas, les enfants ne doivent jamais rester seuls avec le smartphone. Les parents sont tenus d’accompagner leurs enfants dans leur découverte du monde numérique.

Par ailleurs, tous les appareils mobiles actuels (smartphones et tablettes) disposent d’un mode enfant sécurisé. Seule une sélection spécifique d’applications y est accessible et le temps d’utilisation est limité. L’enfant n’a alors accès à aucune autre fonction de l’appareil. La plupart de ces applications sont préinstallées, mais l’offre des magasins d’applications est étendue.

Les enfants

De plus en plus d’enfants souffrent de troubles de l’attention et de la concentration. Ces enfants sont presque incapables de s’occuper seuls et ont le besoin constant d’être connecté à un smartphone ou une tablette. Les pédiatres tirent là la sonnette d’alarme, associant directement certains troubles du développement de l’enfant à une trop grande exposition aux médias. Les enfants jusqu’à sept ans sont davantage sujets à une hyperactivité motrice ou à des troubles du développement langagier en cas de forte consommation de médias.

Adolescents et jeunes adultes

Dès le début de l’adolescence, les réseaux sociaux agissent comme de véritables aimants. Instagram, YouTube, Snapchat et WhatsApp sont devenus incontournables dans les cours d’école. Car quasiment chaque adolescent possède désormais un smartphone auquel il est, dans la majorité des cas, constamment connecté. À des fins de communication avec ses amis ou ses camarades certes, mais avant tout pour se divertir. Les vidéos Youtube et autres Snaps se visionnent et se partagent. Il est quasiment impossible pour les parents de contrôler les contenus visionnés par leurs enfants. Les parents sont d’ailleurs souvent simplement dépassés.

L’aspect positif du smartphone pour les adolescents est évident. Il facilite les échanges entre camarades, ainsi que la recherche d’informations. La plupart des classes ont d’ailleurs leur groupe WhatsApp, auxquels sont parfois inclus les professeurs, donnant lieu à des discussions autour des devoirs et des événements intervenant dans le cadre de l’école. L’application d’une modération stricte et le respect de règles d’utilisation sont essentiels, même dans ce genre de groupes. Ces derniers n’ont pas pour but de devenir de simples groupes d’échanges. Dans la réalité, cela reste difficile à mettre en pratique.

Les jeunes ont plus de facilité à trouver et se rapprocher d’autres individus partageant des intérêts ou des situations de vie spécifiques. Ils y trouvent du soutien, de l’encouragement et s’ouvrent ainsi à un tout nouveau monde. Ces adolescents constamment joignables et disponibles sont d’autant plus exposés aux risques de débordement. Le harcèlement en ligne peut conduire au développement de troubles psychiques chez certains jeunes. Un tiers des adolescents entre 12 et 19 ans admet avoir déjà été victime de cyberharcèlement ou en avoir été témoin.

Selon une étude conduite par la caisse allemande d’assurance maladie DAK-Gesundheit et le Deutsche Zentrum für Suchtfragen (Centre allemand d’étude des dépendances), près de 10 000 enfants et adolescents âgés de 12 à 17 ans seraient actuellement dépendants des réseaux sociaux. L’étude démontre également l’existence d’un risque accru de dépression, à hauteur de 4,6 %, en cas de dépendance aux réseaux sociaux.

Les parents et les smartphones

Les discussions portant sur l’utilisation des médias et des smartphones s’articulent principalement autour des enfants et des adolescents. Ainsi, les aspects concernant les utilisateurs adultes sont souvent oubliés.

Cependant, l’impact sur les enfants est bien réel lorsque les parents eux-mêmes s’affairent davantage sur leur téléphone portable qu’auprès de leur progéniture. Les bébés et les jeunes enfants qui ne se sentent pas suffisamment entourés courent davantage le risque de développer des troubles émotionnels au cours de leur vie future. Ils ont tendance à moins s’impliquer auprès des autres et à être plus solitaires. De nombreux enfants développent un sentiment de jalousie envers le smartphone de leurs parents qui reçoit une plus grande attention. Bien entendu, il est de nos jours très difficile de se passer de smartphone. Le cadre professionnel requiert bien souvent de rester joignable. L’e-mail ou le coup de téléphone occasionnels ne posent en effet aucun problème. Mais des enfants qui affichent des signes de mécontentement vis-à-vis de votre smartphone doivent vous pousser à éclaircir et revoir vos propres habitudes d’utilisation.

Là aussi, il existe des applications bien pensées. Nombreuses sont celles qui permettent l’analyse de l’utilisation que vous faites de votre smartphone, pour en améliorer le contrôle. Celles-ci affichent par exemple la durée d’utilisation des différentes applications à la minute près ou encore le nombre de déverrouillages de l’écran.

La Fondation Auerbach

Chez Avira aussi, nous pensons que le sujet mérite des éclaircissements, c’est pourquoi nous travaillons en étroite collaboration avec la Fondation Auerbach, qui s’engage dans la réalisation de projets sociaux. L’un des axes de travail de la fondation repose ainsi sur la sensibilisation à une utilisation plus saine des médias par les enfants et les adultes. L’objectif est de favoriser la prise de conscience de la consommation médiatique, tout en exposant les opportunités et les menaces associées. La Fondation Auerbach a par exemple mis au point une mini-série de livres portant sur l’exploitation saine des appareils mobiles. On y suit deux protagonistes, Paula et Max, dans des aventures du quotidien liées à l’utilisation du smartphone.

Le lit pour téléphone portable de la Fondation Auerbach est un projet préventif, visant à démontrer aux enfants, dès leur plus jeune âge, l’importance qu’il convient d’accorder au téléphone portable, qui ne doit en aucun cas rester allumé 24 h/24. Il est ici question de donner très tôt le bon exemple d’une utilisation responsable et raisonnée du smartphone.

La Fondation Auerbach et Avira partagent par ailleurs un autre intérêt pour les petits utilitaires numériques du quotidien. Les applications pour smartphone peuvent s’avérer très utiles au jour le jour. La Fondation Auerbach soutient par exemple le développement et le déploiement de l’application NeoApp. Cette application permet aux parents d’enfants nés malades de suivre les progrès dans leur développement. Ces informations contribuent à renforcer les compétences parentales dans l’évaluation de l’état de santé de l’enfant. L’agenda numérique intégré permet en outre aux parents de saisir leur ressenti et leurs émotions. Un processus qui peut aider nombre de parents à surmonter les difficultés dans l’accompagnement quotidien des enfants malades.

Olivier Kauf

Consultant depuis plus de 30 ans, Je suis depuis une dizaine d'années journaliste, professionnel dans le domaine des risques et des assurances pour le e-mag RiskAssur-hebdo (https://www.riskassur-hebdo.com) et témoin de mon époque pour https://notre-siecle.com et https://perelafouine.com RiskAssur, Notre-Siècle et PèreLaFouine proposent chaque jour de nouveaux articles issus de la rédaction : la vie des sociétés (nominations, acquisitions, accords, …), des tests/présentations de produits, des ouvrages (professionnels, romans, bd, …), … Je peux : - présenter vos produits ou nouveaux ouvrages (il suffit de me les envoyer) - écrire sur des sujets à la demande pour du référencement SEO - publier vos communiqués de presse - Publier vos AAPC - … Une question, une remarque : olivier@franol.fr

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