Poésie

Saint Valery sur Somme

Les schémas semblent établis… Une idée surgit dans son esprit : « Aller à Saint Valéry en baie de Somme ». L’irrépressible envie de se rendre dans ce lieu est là, obsédante… Un endroit sauvage et préservé. Bref, pendant des jours, des semaines, des mois, survient le même phénomène. Il finit par se sentir sereinement déployé dans cette dimension.

Puis il file directement, toujours mu par cette irrémédiable pulsion. Le temps passe, il arrive sur les lieux. Toutes les échoppes commencent à s’éteindre, trouver un hôtel… Heureusement le long du chenal… Il investit la chambre et ouvre la fenêtre. Il y a un petit bureau, malgré la fatigue, s’y installe et frénétiquement l’écriture le prend… Les sensations, les odeurs de varech, de vase, le bruit des petits canots qui remontent le chenal. Il écrit ces lignes : « Par la fenêtre, les odeurs âcres de marée me parviennent… » . Il écrit, il écrit, à presque s’endormir sur latable…

Le matin survient, délicieusement maritime. Il se lève pour rejoindre la salle du petit déjeuner. Avant cela, sort pour acheter le journal. Il parcourt deux cent mètres sur le même trottoir, et sur le mur, il lit cette plaque commémorative : « Ici Anatole France écrivit Armand Noziére:

« Par la fenêtre, les odeurs âcres de marée me parvenaient… »

Après l’évocation du voyage de la pensée universelle. Il ne s’explique toujours pas la portée de cet événement. Ni la signification des signes. Il n’a jamais lu une seule ligne d’Anatole France. Il commence Armand Noziére, à la troisième page il est mort  d’ennui… « Mort » ? C’est peut-être cela… La pensée créatrice voyage et subsiste à travers le temps qui, pour elle, n’existe pas. Continuer à chercher pour que le verbe et la chaire serejoignent.

Dominique Bar

Mon ego ne parle qu'à moi... CITATIONS FAVORITES Le destin, c’est le nom que nous donnons à la combinaison infinie et ininterrompue de milliers de causes emmêlées. Jorge Luis BORGES. À quoi reconnaît-on alors le véritable artiste? « L’artiste est son meilleur critique. S’il dialogue avec son œuvre, c’est un artiste ; s’il dialogue avec le public, c’est probablement un imposteur. ». Ernst Gombrich

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