Réflexions

Manger du chocolat contribue à la déforestation

Pour répondre à la demande croissante de chocolat, les pays producteurs de fèves à cacao dévastent leur territoire, détruisent la biodiversité, y compris dans les zones protégées, notamment dans l’ouest du continent africain, qui fournit près des trois quarts des marchés mondiaux en chocolat.

L’ONG américaine Mighty Earth a publié début décembre un rapport sur l’impact de l’extension de la culture du cacao en Côte d’Ivoire, où elle arrive jusqu’au cœur des parcs nationaux et des réserves naturelles protégées.

Cette ONG estime que 30 % des récoltes proviennent de cultures pratiquées en toute illégalité et, de leur côté, les experts de l’Institut du développement durable et des relations internationales, l’Iddri qui reviennent d’une mission au Ghana voisin, ont constaté que le modèle agricole n’y est guère plus vertueux.

Même si le cacao n’est pas le seul responsable de cette situation dans ces deux pays, qui en sont les plus gros exportateurs du monde, les couvertures forestières ont été réduites de 90 % depuis leur indépendance, notamment en Côte d’Ivoire où un recensement officiel constate que la forêt est tombée de 16 millions d’hectares en 1900 à 3,4 millions en 2015.

Entre-temps, les habitants de l’Union européenne ne se privent pas de chocolat sous toutes les formes, le cacao est notamment la star des fêtes de fin d’année, en achetant plus de la moitié de la production, dont 300 000 tonnes passent chaque année par le port d’Anvers, la Belgique étant en retour un important exportateur de chocolat industriel.

La culture du cacao, est toutefois loin derrière le soja et l’huile de palme, est quand même la troisième cause de déforestation importée, imputable à l’Union européenne en sachant que sa production, actuellement de 4,7 millions de tonnes, ne cesse d’augmenter pour répondre à la demande générale qui se développe, y compris désormais en Asie.

Les plantations sont passées d’environ 4 millions d’hectares au début des années 1970 à 10 millions d’hectares en 2013 selon les statistiques de la FAO, en gagnant du terrain dans de nombreux pays, par contre, selon France Nature Environnement, sur une tablette de chocolat, les commerçants touchent environ 42 % du prix, contre 3,5 % les cultivateurs des fèves.

Judex

Judex est un juriste de la vielle école qui a fait sienne la maxime du professeur Léon Mazeaud, son président de thèse de doctorat , "Que le droit ne s’apprend pas mais se comprend "  en ajoutant " à la condition d’avoir, si possible, l’intelligence du droit "

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