L’idée du tiers payant n’est pas abandonnée
La raison invoquée par Marisol Touraine, qui s’est heurtée à l’opposition des médecins libéraux, était de faciliter l’accès aux soins des patients, alors que ceux-ci redoutant une mise sous contrôle de leur art.
En fait, Marisol Touraine cherchait à limiter les dépassements d’honoraires, souvent injustifiés, que les patients devaient accepter pour obtenir, principalement auprès des spécialistes, un rendez-vous, que l’on peut obtenir ainsi en 48 heures, là où il faut des mois.
C’est ça, la médecine à deux vitesses.
Ne sachant plus quoi faire, elle a plafonné les remboursements des assurances complémentaires santé (les mutuelles comme on le dit souvent), au seul bénéfice des assureurs, qui n’ont pas réduit pour autant leurs tarifs, tout en réduisant les remboursements.
Les arguments avancés par les médecins étaient le supplément de travail et l’incertitude d’être payé alors que tout avait été fait pour leur garantir le versement des honoraires dans les meilleurs délais, avec un minimum de tracas.
Alors que l’on pensait, à tort, l’affaire enterrée avec le changement de gouvernement, le projet vient d’être repris par la nouvelle ministre de la santé, Agnès Bouzy car il fait partie du programme de Président Macron, nouvellement élu.
Alors que veut faire maintenant Agnés Buzyn ?
Elle vise, pour courant 2018 la mise en place d’un « tiers payant généralisable » une notion inédite qu’elle justifie en déclarant : « Nous ne pouvons pas demander aux médecins de s’inscrire dans un dispositif où ils passent une journée par semaine à faire des papiers ».
En fait, les médecins vont rester libres de ne pas appliquer la mesure pour la part prise en charge par les assurances complémentaires santé, ce qui fait que le tiers payant se limitera à la part prise en charge par la Sécurité sociale, quel intérêt pour les assurés qui paieront le ticket modérateur et, éventuellement les dépassements d’honoraires, à se faire rembourser dans la limite de leurs garanties complémentaires.
Il y aura bien un tiers payant, mais pour pas grand-chose.
Avec François Hollande nous avions une ministre de la santé qui avait une vision politique des choses, elle courait après un résultat qu’elle n’obtenait pas, la vision de celle d’Emmanuel Macron est technocratique, pourvu que le principe soit atteint, peu importe le résultat.
Entre les deux, mon cœur balance.