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L’estimation des coûts réels de la pollution est difficile

Préserver l’environnement coûte très cher, sans que l’on puisse, ni estimer ni en imputer ses coûts avec certitude.

Ainsi, à en croire des candidats à la prochaine l’élection présidentielle, interrogés par des journalistes sur le sort à réserver aux moteurs diesel, qui sont d’important contributeur à la pollution, celle-ci coûterait chaque année en pertes et dommages divers, 100 milliards d’euros à la France, sans que nous disposions du moindre détail.

Ils se réfèrent au chiffre qui ressort d’une enquête du Sénat établi en juillet 2015 qui agrège des coûts sociaux difficiles à chiffrer comme des décès prématurés et la baisse de la qualité de la vie dont le chiffrage est, par définition, incertain.

En limitant l’analyse à des coûts tangibles que sont le soin des malades, la dégradation du bâti ou la baisse des rendements agricoles, le coût de la pollution de l’air retombe à 7,5 milliards d’euros par an.

La société supporte collectivement des coûts cachés, que les économistes désignent par « externalités négatives » et dont l’environnement est le territoire par excellence où se manifestent de telles externalités.

À mesure que les connaissances progressent, les scientifiques parviennent à chiffrer de mieux en mieux les coûts cachés des pollutions diverses et à rétablir la vérité.

C’est aussi vrai pour les pesticides agricoles dont une synthèse de la littérature publiée en mars 2016 par l’Institut national de la recherche agronomique, l’INRA mettait en cause le bénéfice économique des produits phytosanitaires, une fois intégré leurs dégâts sur la biodiversité, sur l’eau et sur la santé.

Une autre analyse publiée en mars 2015 par l’Université de New York évalue à environ 157 milliards d’euros le fardeau économique annuel des perturbateurs endocriniens en Europe, en tenant compte uniquement de leurs impacts sanitaires.

La dégradation de l’environnement, au sens large du terme à un coût qui pèse de tout son poids sur l’économie mais qui se fait discrètement, avec des externalités négatives se manifestant de manière diffuse dans l’espace et dans le temps.

Judex

Judex est un juriste de la vielle école qui a fait sienne la maxime du professeur Léon Mazeaud, son président de thèse de doctorat , "Que le droit ne s’apprend pas mais se comprend "  en ajoutant " à la condition d’avoir, si possible, l’intelligence du droit "

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