PourquoiRéflexions

L’automédication a le vent en poupe

Cet hiver, les ventes de médicaments délivrés en pharmacie sans ordonnance ont progressé, parce que les Français sont de plus en plus nombreux à se soigner, sans recourir à des médicaments prescrits par leur médecin et remboursés par l’Assurance-maladie.

Si dans la journée ou dans la nuit, on est pris d’un un accès de fièvre, une gastro-entérite, si l’on tousse ou si on a le nez qui coule, il est normal de se précipiter sur les médicaments que l’on a sous la main, où d’en demander au pharmacien du coin, si on a la chance d’en avoir près de chez soi.

À la campagne, où la première pharmacie, si elle est ouverte, est à quelques kilomètres de là, il est prudent de disposer de quelques médicaments d’usage courant, en vente sans ordonnances et bien entendu et de les renouveler régulièrement en fonction de leur date de péremption.

C’est une façon de se soigner, qui n’est jamais sans risques, à laquelle il faut recourir si l’on ne veut pas attendre d’être reçu en consultation par un médecin, souvent impossible à obtenir ou d’aller aux urgences d’un hôpital, en dernier recours.

En 2016, les ventes de médicaments sans ordonnances ont atteint 7 milliards d’euros, selon l’Association pharmaceutique pour une automédication responsable, l’Afipa, en croissance de 3,9 %, très supérieure à la croissance de 1,5 % des médicaments vendus sur prescription.

Dans cette croissance, les médicaments déremboursés par l’assurance-maladie, et disponibles désormais sans ordonnance en pharmacie, entrent pour 30 millions dans le marché de l’automédication.

À y regarder de près, le marché de l’automédication français ne représente que 15,4 % des médicaments vendus en pharmacie, contre 32,3 % en moyenne, dans l’Union européenne.

Il n’est pas favorisé par l’État qui lui applique une TVA de 10 % contre 2,1 % pour les médicaments vendus sur ordonnance.

Dans ce contexte, l’Afipa espère un coup de pouce pour développer les ventes de ses membres, par un élargissement du nombre de médicaments qui peuvent être achetés sans ordonnances, ce qui suppose leur déremboursement par l’Assurance-maladie.

Cette demande risque de ne pas tomber dans l’oreille d’un sourd.

Judex

Judex est un juriste de la vielle école qui a fait sienne la maxime du professeur Léon Mazeaud, son président de thèse de doctorat , "Que le droit ne s’apprend pas mais se comprend "  en ajoutant " à la condition d’avoir, si possible, l’intelligence du droit "

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