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De grandes entreprises allemandes ont survécu à la purge d’après-guerre

Créées comme Volkswagen par Hitler ou soutenant activement son régime, les principales d’entre elles ont poursuivi leurs activités après la débâcle, prospèrent et occupent aujourd’hui des positions majeures dans leur secteur d’activité.

Ce sont leurs dirigeants et pas elles en tant que personnes morales qui ont été poursuivis et condamnés, le cas échéant pour crimes de guerre.

Le temps est venu, pour les historiens et sociologues de se pencher, sans affect, sur cet aspect de la Seconde Guerre mondiale et c’est notamment le Centre Marc-Bloch de Berlin, mais aussi des chargés de recherche du CNRS, qui analysent les poursuites et arbitrages rendus en 1947-1948 contre les entreprises allemandes et leurs dirigeants, qui ont œuvré pour le nazisme, en rendant possible leurs actions criminelles contre l’humanité.

Après le verdict du tribunal pénal international de Nuremberg, auquel la France était représentée par le professeur de droit pénal Henri Donnedieu de Vabres, les Américains ont organisé les « procès successions » pour juger les responsables de second rang, selon les règles du Nuremberg.

Les autorités d’occupation ont procédé au démantèlement des cartels Allemands, une mesure prévue entre elles et « dénazifié » le personnel, les cadres et les dirigeants, tout au moins jusqu’en 1947 où la « guerre froide » entre les anciens alliés, a permis des réintégrations et des récupérations, sur lesquelles les historiens auront à se pencher.

Pour ce qui est des grands groupes Allemands, que nous connaissons et dont nous sommes aujourd’hui les clients, l’éponge a été définitivement passée en 2000 avec 26 d’entre elles.

Elles ont négocié avec les associations et les gouvernements Allemands, Américain, Israélien et d’Europe centrale, une convention internationale pour créer la fondation Mémoire, responsabilité avenir, qu’elles ont dotée de financement afin d’offrir des dédommagements aux victimes en échange de leur renoncement à toutes poursuites financières.

Six mille entreprises Allemandes ont rejoint la fondation au fil des ans pour y contribuer à éviter des procès.

La fondation a ainsi versé, entre 2000 et 2007, 5 milliards d’euros et ces entreprises ont aidé les historiens dans leurs recherches sur leurs responsabilités durant la période nazie, ce qui n’a pas été fait ailleurs où des entreprises ont collaboré avec l’occupant.

Judex

Judex est un juriste de la vielle école qui a fait sienne la maxime du professeur Léon Mazeaud, son président de thèse de doctorat , "Que le droit ne s’apprend pas mais se comprend "  en ajoutant " à la condition d’avoir, si possible, l’intelligence du droit "

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