Réflexions

Le gouvernement sortant accusé de s’en prendre aux loups

Les ministères de l’environnement et de l’agriculture ont publié un arrêté interministériel au Journal officiel du 19 avril, permettant aux préfets d’autoriser l’abattage de deux loups en plus des 36 déjà abattus durant la saison, ouverte au mois de Juillet dernier et Ségolène Royal a annoncé une seconde autorisation identique, en cours de préparation.

Il faut y ajouter les dix loups trouvés morts depuis le mois de juillet dernier, principalement suite à des collisions, ainsi que le braconnage invisible.

Deux ONG ont saisi le Conseil d’État pour demander l’annulation de cette autorisation en considérant que sur une population estimée à moins de 300, le nombre d’abattages voulus par le gouvernement met en péril la conservation de l’espèce en France.

Selon les chercheurs, la mortalité des loups, toutes causes confondues, s’est élevée à 22 % par an, en moyenne entre 1995 et 2013, alors que la période 2014-2016 a vu une forte hausse des abattages de loups, en la faisant passer à 34 %, le seuil à partir duquel les effectifs de loups cesseront de croître, avant de diminuer et selon les experts, on est dans la zone critique.

Si les données de 2016-2017, connus en juillet prochain confirment cette stabilité de la population, cela signifierait qu’on ne pourrait pas tuer davantage de loups, sauf à remettre en cause la viabilité de l’espèce.

Selon le dernier rapport des scientifiques de l’Université de Strasbourg-CNRS, il ressort que l’on ne peut pas conclure, faute de recul, à l’efficacité des tirs en termes de baisse des dégâts causé aux troupeaux, ce qui est leur objectif, en s’interrogeant sur des effets contre-productifs, liés à la destruction des meutes, unités sociales très structurées.

L’État n’a que l’autorisation d’abattage légal pour réguler la population lupine, en faisant évoluer leur nombre en fonction de l’état estimé de celle-ci, en passant de 24 loups par an à 36 et à 40 actuellement, alors que son aire de présence s’accroît de 10 % par an, pour des effectifs devenus constants.

Judex

Judex est un juriste de la vielle école qui a fait sienne la maxime du professeur Léon Mazeaud, son président de thèse de doctorat , "Que le droit ne s’apprend pas mais se comprend "  en ajoutant " à la condition d’avoir, si possible, l’intelligence du droit "

Laisser un commentaire

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page