Un collectif de médecin propose des solutions aux pénuries de médicaments à répétition
Une vingtaine de médecins et de professeurs hospitaliers se sont inquiétés, dans une tribune au Journal du Dimanche, le JDD, de récentes pénuries de médicaments, qui ne sont pas une première, en appelant à imposer aux laboratoires pharmaceutiques, notamment la constitution de stocks pour les remèdes les plus cruciaux.
Très rares il y a une dizaine d’années, les pénuries de médicaments se multiplient, affirment les 26 signataires, qui s’inquiètent que 868 signalements de tension de rupture d’approvisionnement aient été relevés en 2018 dans les hôpitaux, soit vingt fois plus qu’en 2008, il y a dix ans.
Ce risque n’existait pas avant la moitié du 20èmesiècle, avant le développement de l’industrie pharmaceutiques, avec ses milliers de spécialités, recommandés aux médecins par une armée de visiteurs médicaux et qui ont envahi les tiroirs des pharmaciens, pour pas être visibles du grand public.
Avant, le médecin, pour soigner ses patients faisait réaliser, sur ordonnance par le pharmacien, à partir de quelques dizaines d’ingrédients, liquides, poudre ou en crème, des goutes, des pilules, des suppositoires ou des onguents, qu’il connaissait bien et que le pharmacien, de 1èreclasse savait confectionner et conditionner, dans son laboratoire, au fonds de son officine.
Aujourd’hui, les spécialités médicales sont décrites dans un dictionnaire, le Vidal, plus personne, ne sait, les uns ce qu’ils prescrivent et les autres ce qu’ils vendent, du moment que le médicament a obtenu l’autorisation de mise sur le marché, l’AMM, le reste est dans le Vidal, alors, c’est la panique si un médicament essentiel de la pharmacopée vient à manquer.
Ce n’est pas le fait des laboratoires, qui ont dépensés des millions d’euros, en passants des années pour développer et faire agréer de nouvelles molécules, avant d’obtenir la précieuse AMM mais il vient d’un manque de produits actifs dont la production a été délocalisée en Chine et en Inde.
Les signataires de la pétition demandent que soit imposé aux laboratoires pharmaceutiques titulaire des AMM, la constitution et la gestion de stocks de médicaments d’intérêt thérapeutique majeur en appelant également à ce que les la production des principes actifs soit rapatriés en Europe en demandant, à cet effet, la création d’un établissement pharmaceutique européen, à but non lucratif.
Une telle structure permettrait de prévenir les pénuries et sera la garantie de la qualité des médicaments et de prix justes et pérennes.
Espérons que cette demande ne reste pas un veux pieux.
