Poésie

Serge Gainsbar

J’écoutais Gainsbourg et je m’extasiais devant son génie… La sobriété de ses compositions, ses quelques touches instrumentales qui rehaussaient le texte. Brusquement je me levais et j’allais le trouver pour en savoir plus sur lui… Une grande réception, je le vis et je m’approchais… Il pérorait devant un groupe en quête de billets de 500 francs… Je lui tapais sur l’épaule, il se retourna l’œil torve imbibé d’alcool… Je le colletais sans violence mais avec fermeté.

  • Je voudrais savoir, tout ton cirque médiatique c’est juste pour vendre ou tu dis la vérité ? Si c’est vrai je dois te sauver avec ton génie, si ce n’est pas vrai, tu vas te faire foutre!
  • Me sauver de quoi et comment?

Je l’attrapais fermement et nous sortîmes discrètement devant le groupe médusé… Il suivait sans vraiment résister.

  • Elle est où ta bagnole?
  • Dehors
  • Tu sais où on va?
  • Pourquoi faire?
  • Un plan de souffrance pour toi mais dont tu te sortiras indemne… Préviens toustes sbires que maintenant c’est moi qui contrôle la situation. Il te faut un endroit où tu pourras continuer à créer, piano studiod’enregistrement…
  • Pourquoi je ferais ça?
  • Tu sais très bienpourquoi…
  • Bon, je sais où aller et je n’ai pas de sbires enfin maintenant siun….

Serge était investit dans une manne créatrice où ses angoisses étaient le moteur de son génie. Il s’en nourrissait certes mais les extensions le détruisaient. Évidemment il était l’inévitable gérant de ses élans. Mais l’homme et l’œuvre se confondaient.

Parfois il se réfugiait au cœur de quelques dimensions réactionnaires dont beaucoup se réjouissait. Même les légionnaires, après quelques verres, avaient reconnu en lui un des leurs… Ses instants de création étaient rythmés par une progression du succès et par l’installation de quelques certitudes personnelles difficile à lui enlever…

Il avait fait une œuvre de dimension et moderne. Serge se devait de tout dire, n’importe où et n’importe quand. Ceux qui pouvaient le supporter devaient avoir le même feu que lui.

  • Tout ça c’est des conneries, je ne suis que la manne incontrôlable de macréation…
  • Ah……. J’aimerais savoir quels furent tes mécanismes de création au début deta carrière?
  • Tu sais bien, la presse s’en est abreuvée, je voulais être peintre… Lesmécanismes de création étaient là mais je ne savais les mettre à leurplace…
  • Mais je voudrais tant que tu te souviennes, cette chanson n’est pas la tienne. C’était pas sa préférée je crois… Et parfois mon âme morte se souvient de son souvenir.Jour après nuit, ces passions fortes n’en finissent pas de Et bientôt, ces jour-là, mes amours mortes n’en finiront pas depourrir…

@Tous droits réservés aux autres*

La suite peut-être plus tard… ou jamais

Dominique Bar

Mon ego ne parle qu'à moi... CITATIONS FAVORITES Le destin, c’est le nom que nous donnons à la combinaison infinie et ininterrompue de milliers de causes emmêlées. Jorge Luis BORGES. À quoi reconnaît-on alors le véritable artiste? « L’artiste est son meilleur critique. S’il dialogue avec son œuvre, c’est un artiste ; s’il dialogue avec le public, c’est probablement un imposteur. ». Ernst Gombrich

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