Réflexions

Ce que l’on peut dire du glyphosate en connaissance des Monsanto papers

On parlera de plus en plus des Monsanto papers au moment où les pays membres de l’Union européenne sont divisés sur le renouvellement de l’autorisation à donner au glyphosate et ce avant le 15 décembre prochain, en fait au produit phare de Monsanto, le Roundup, dont le glyphosate est le principal composant.

Le glyphosate n’est plus une molécule chimique innocente depuis que le Centre international de recherche sur le cancer, le CIRC, une agence dépendant de l’Organisation mondiale de la santé de l’ONU, l’a déclaré en mars 2015 « génotoxique, cancérogène pour l’animal et cancérogène probable pour l’homme », ce qui suffit de l’éliminer des herbicides autorisés dans l’Union européenne et, ailleurs dans le monde.

La condamnation du glyphosate par le CIRC a pu surprendre, dans un premier temps, car depuis des décennies il est classé non cancérigène par toutes les agences réglementaires chargées d’évaluer les produits avant et après leur mise sur le marché.

Il s’agit notamment de l’Agence de protection de l’environnement américaine, l’EPA et en Europe de l’Autorité européenne de sécurité des aliments, l’EFSA et de l’Agence européenne des produits chimiques ECHA.

Cette divergence profonde s’explique, selon la plupart des observateurs, que pour rendre leurs conclusions, les agences se sont exclusivement fondées sur des données fournies par Monsanto, auxquelles le CIRC, n’a pas eu accès à l’époque de ses investigations, s’agissant de données confidentielles, internes à Monsanto.

Depuis peu, il est possible de se plonger dans les dizaines de milliers de pages confidentielles de documents internes, que Monsanto a dû rendre public, dans le cadre d’une action collective menée aux États-Unis par près de 3 500 plaignants.

Maintenant que cette affaire est sur la place publique il va falloir que la Commission européenne trouve une solution acceptable par les État membres, probablement une autorisation temporaire, le temps nécessaire pour trouver une solution de rechange a ce désherbant.

Judex

Judex est un juriste de la vielle école qui a fait sienne la maxime du professeur Léon Mazeaud, son président de thèse de doctorat , "Que le droit ne s’apprend pas mais se comprend "  en ajoutant " à la condition d’avoir, si possible, l’intelligence du droit "

Laisser un commentaire

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page