Le service national universel doit se mettre sur les rails
Le service militaire tel que les Français l’ont connu au cours du 19èmesiècle et de la première partie du 20èmesiècle a fait son temps et n’a pas survécu à la « guerre d’Algérie » qui, à l’époque ne disait pas son nom, où les gouvernements successifs ont engagé ou rappelés les militaires du contingent pour des périodes de 27 à 30 mois, alors que le service légal était de 18 mois.
Après avoir ramené sa durée à 12 mois, il fallait le remplacer par autre chose, or le président de la République de l’époque, Jacques Chirac l’a supprimé d’un trait de plume en partant sans doute du principe bien connu, énoncé par l’Ecclésiale « que ce qui est tordu ne se redresse pas ».
Depuis, la défense du pays est confiée à des militaires dont c’est le métier, de mettre en œuvre des techniques et des matériels de plus sophistiqués, hors de portée des conscrits d’antan.
La suppression de la conscription a créé un vide, non pas seulement chez les jeunes hommes mais aussi chez les jeunes filles, parce que le service militaire permettait un brassage unique de la population de toutes origines, aujourd’hui plus nécessaire que jamais.
De la est née l’idée de créer un « service national universel » synonyme d’intégration, de manière à faire de chaque jeune « un acteur de sa citoyenneté » en développant chez eux « une culture de l’engagement », sans perturber le cours de leur vie, comme en son temps le service militaire, mais avec quels moyens ?
Ce projet est resté dans les cartons des gouvernements qui se sont succédé, jusqu’au moment où le président Macron a décidé d’en confier la mise en place à un secrétariat d’État, rattaché non pas au ministère des Armées mais à celui de l’éducation nationale£.
Le service national universel devrait durer 1 mois, pour les jeunes, garçons et filles, de 16 ans et être testé, dès 2019, par 3 000 jeunes dans 10 départements, avec le concours de militaires, qui ne seront pas les acteurs principaux.
Au stade actuel, il aura lieu pendant les petites vacances et se divisera en deux périodes de deux semaines.
Une période en hébergement collectif, dont le but est de créer « un esprit de citoyenneté » et une seconde phase qui consistera pour chaque jeune à développer un projet dans des associations ou dans des collectivités locales, aptes à les recevoir, car il ne s’agit pas de les laisser « glander ».
La difficulté viendra du fait qu’il s’agit de prendre chaque année en charge une génération, sans laisser personne sur la touche, d’où la nécessite de commencer par une période d’expérimentation, avant de pouvoir inscrire le service national universel, dans le marbre.