Deux tiers des étudiants quittent les facultés sans diplôme
Ce pourcentage semble inquiéter la ministre de l’enseignement supérieur alors qu’il en a toujours été ainsi.
Je me souviens, dans les années 1950, en première année de droit, que le grand amphithéâtre de la faculté, place du Panthéon était plein à craquer à la rentrée, au point que des étudiants étaient assis sur les marches.
Cela n’a duré que quelques semaines, car rapidement, ceux qui se sont fourvoyés dans le choix de leurs études, ont rapidement compris qu’ils n’étaient pas faits pour le droit et ne venaient plus au cours.
Je ne sais pas si c’est particulier aux études de droit, on les comprend ou ne les comprend pas.
Le professeur Léon Mazeaud qui enseignait le droit civil prévenait les étudiants de première année que le droit ne s’apprend pas mais se comprend.
Pourtant j’ai vu des étudiants réussir les examens en bossant comme des… (je ne sais pas ce que l’on a encore le droit de dire) mais il n’y a pas mal qui redoublent.
En fin de compte, je me demande si ça fait de bons juristes, mais un mauvais juriste peut, à la limite, faire perdre de l’argent à ses clients, à une entreprise, faire condamner à tort un innocent, mais il ne fera jamais perdre de vies comme peut le faire un mauvais médecin.
La ministre de l’enseignement supérieur juge le taux de d’échecs de 60 % comme insupportable, mais comment y remédier, ce n’est certainement pas en attribuant les inscriptions dans les facultés par tirage au sort.
Il y a peut-être trop de bacheliers incapables de suivre des études supérieures, après avoir raté les études primaires.
Je sais que la sélection à l’entrée a mauvaise presse et pourtant, elle peut avoir son utilité.
J’ai connu des jeunes qui s’inscrivaient dans une faculté pour avoir accès aux restaurants universitaires et du temps de la guerre d’Algérie, pour obtenir un sursis.