Anthropologue de formation, David Manise a grandi au Québec, dans un lien étroit avec la nature. Depuis 2003, il offre en France, en Suisse et en Belgique des stages de survie via son Centre d’Etude et d’Enseignement des Techniques de Survie (CEETS). La pratique à temps plein de la survie en milieu naturel a poussé David Manise à s’intéresser à ce qui permet aux humains de survivre et de s’adapter aux crises et aux changements, tant individuellement que collectivement. Il se soucie donc depuis une dizaine d’années des aspects physiologiques, psychologiques et culturels de la survie, au sens large.
Dans une longue première partie, David Manise met en avant tout ce qui ne va pas, dans nos démocraties, en remontant assez moins dans le passé à l’époque de conquête de nouveaux territoires (les Amériques) mais aussi des colonisations.
Tout cela conduisant à morceler, mettre en dangers nos démocraties. Dans ce livre, David Manise remet sa casquette d’anthropologue et étudie ce phénomène en essayant de comprendre les mécanismes qui conduisent les gens à s’isoler ainsi dans des circuits cognitifs fermés, quitte à se mettre en rupture ― en apparence du moins ― avec les institutions et les principes mêmes de la vie en société. Plutôt que de condamner les uns au profit des autres, plutôt que d’adopter un discours clivant supplémentaire, il essaie au contraire de montrer comment tout cela est fabriqué et favorisé, le rôle joué par les algorithmes des réseaux sociaux, le stress, les vieilles rancoeurs exacerbées et instrumentalisées, etc.
Mais, l’auteur ne se contente pas de faire un état des lieux, dans une seconde partie (peut-être un peu courte, on reste comme on le dit « sur sa faim », David Manise esquisse des pistes de solutions pour recréer de la confiance.
Voilà un ouvrage qui commence très mal, en faisant un état des lieux très sombres, mais l’auteur reste positif, il n’est pas question de baisser les bras, tout est possible avec de la volonté que ça aille mieux.
A lire pour comprendre la situation présente et aller de l’avant pour corriger ce qui pêche.