Un plan d’urgence qui ne coûte pratiquement rien aux finances publiques
Nous savons que l’État doit emprunter chaque jour, sur les marchés financiers, des centaines de millions d’euros, pour couvrir ses dépenses courantes, payer les intérêts de ses emprunts, et faire face aux échéances.
Cependant, il doit aussi faire face à des charges exceptionnelles et cette fois-ci, il ne s’agit pas d’un problème de sécurité interne ou de défendre un membre de la Communauté européenne en difficulté, mais de venir en aide aux éleveurs français en difficulté financière, afin d’alléger leur trésorerie.
Le problème est politique parce qu’il concerne l’agriculture et les agriculteurs, qui réclament une meilleure rémunération de leur production et un allégement des contraintes qui pèsent sur leur activité.
Le problème de la rémunération échappe au gouvernement, qui ne peut que relever l’état du marché, sans pouvoir agir sur ses acteurs qui tirent, chacun en ce qui le concerne, la couverture à eux.
L’allégement des contraintes qui pèsent sur l’activité de l’agriculture n’est pas du goût d’une partie de sa majorité, ce qui ne lui permet pas d’aller franchement dans cette direction, ni de dire que les revendications sont justifiées, c’est pour certains, un problème théologique.
En bout de course, il y a les consommateurs, dont l’État cherche à préserver le pouvoir d’achat, en évitant de voir s’envoler les prix, au risque de voir s’écrouler son schéma économique.
Il est aussi ficelé par les directives européennes et ne peut pas s’opposer, ni entraver les importations de nos voisins européens, plus compétitifs que notre agriculture.
Dans ces conditions, ce qu’il propose pour faire lever les barrages montés par les éleveurs n’est pas à la hauteur de leur attente, mais peut-il faire mieux ?
Il est question de 600 millions d’euros dont 500 millions de reports de charges, qu’il faudra bien encaisser un jour.
Les 100 millions restants sont des annulations de charge et de cotisations, qui, hormis quelques taxes ne seront pas non plus à la charge directe de l’État.
Maintenant, il ne reste plus qu’à convaincre les fédérations des agriculteurs et ceux qui sont sur les barrages, de les lever, alors qu’ils semblent très montés après le passage éphémère de Stéphan Le Foll. Bien que le barrage de Caen ait été levé, il y a des menaces de blocage dans d’autres régions de France.
Il n’est pas possible, en cette période de vacances, de laisser pourrir la situation.
En son temps, le Général de Gaule serait venu parler à la télévision, en uniforme de général de brigade à deux étoiles pour rappeler les Français à l’ordre.