Tolérance Zéro : Lutte contre les mutilations génitales féminines
Comprendre les mutilations génitales féminines : Une pratique aux lourdes conséquences
Les mutilations génitales féminines (MGF) regroupent toutes les interventions impliquant l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes féminins pour des raisons non médicales. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), elles sont classées en quatre types :
- Type 1 : Ablation partielle ou totale du clitoris et/ou du prépuce.
- Type 2 : Ablation partielle ou totale du clitoris et des petites lèvres, avec ou sans excision des grandes lèvres.
- Type 3 : Infibulation, qui consiste à rétrécir l’orifice vaginal en créant une fermeture.
- Type 4 : Autres interventions nuisibles telles que le piquage, le percement, l’incision ou la cautérisation.
Ces pratiques, perpétuées sous couvert de traditions culturelles et sociales, ont des conséquences dramatiques sur la santé des femmes et des filles.
Un fléau mondial aux chiffres alarmants
Les mutilations génitales féminines affectent des millions de femmes à travers le monde :
- Plus de 200 millions de filles et de femmes ont subi des MGF, souvent avant l’âge de 15 ans.
- Si les tendances actuelles persistent, 68 millions de filles risquent d’en être victimes entre 2015 et 2030.
- En France, environ 125 000 femmes vivant sur le territoire ont subi des MGF.
Les pays les plus touchés enregistrent des taux de prévalence extrêmement élevés :
- Somalie : 98 % des femmes de 15 à 49 ans
- Guinée : 97 %
- Djibouti : 93 %
- Égypte : 87 %
En Europe et en Amérique du Nord, la pratique persiste au sein des communautés immigrées, ce qui renforce la nécessité de politiques de prévention et de protection.
Les conséquences physiques et psychologiques des MGF
Les MGF causent des effets dévastateurs à court et long terme. Les conséquences physiques incluent :
- Douleurs extrêmes et hémorragies
- Risque de septicémie et d’infections graves
- Complications urinaires et rénales
- Rapports sexuels douloureux et perte de plaisir sexuel
- Grossesses et accouchements à haut risque
Les traumatismes psychologiques sont également considérables :
- Trouble de stress post-traumatique (TSPT)
- Dépression et anxiété
- Isolement social et perte de confiance en soi
Ces conséquences démontrent la nécessité d’une action immédiate pour protéger les filles et les femmes vulnérables.
Pourquoi ces pratiques persistent-elles ?
Les MGF trouvent leur origine dans des normes culturelles et sociales enracinées :
- Contrôle de la sexualité féminine : La mutilation vise à réduire le désir sexuel et à assurer la chasteté avant le mariage.
- Pression sociale : Les filles non excisées peuvent être rejetées par leur communauté.
- Rites de passage : Dans certaines cultures, les MGF sont perçues comme une étape essentielle vers l’âge adulte.
- Idées fausses sur l’hygiène et l’esthétique : Certains considèrent les organes génitaux externes féminins comme impurs ou inesthétiques.
World Vision : Un engagement fort pour la protection des filles
L’ONG World Vision lutte activement contre les MGF en intervenant directement au sein des communautés :
- Sensibilisation communautaire : Travail avec les leaders religieux et communautaires pour changer les mentalités.
- Soutien aux survivantes : Accès aux soins médicaux, accompagnement psychologique et programmes d’éducation.
- Renforcement des lois : Plaidoyer pour l’application de législations interdisant les MGF.
Exemple : Le projet Kenya Big Dream
World Vision a mis en place le projet Kenya Big Dream pour éradiquer les MGF et les mariages précoces. Cette initiative repose sur :
- Protection de l’enfance : Sensibilisation aux dangers des MGF et des mariages forcés.
- Éducation : Construction d’écoles et de centres d’accueil pour les filles.
- Autonomisation économique : Programmes de formation et d’épargne pour les familles.
- Engagement des jeunes hommes : Formation des jeunes guerriers Samburu (Morans) en tant qu’ambassadeurs anti-MGF.
- Rites de passage alternatifs : Cérémonies respectant les traditions sans mutilations.
Vers une éradication définitive des MGF
Les mutilations génitales féminines représentent une violation majeure des droits humains. Pour y mettre fin, World Vision appelle à une mobilisation collective :
- Renforcer les lois et leur application stricte
- Éduquer les communautés pour faire évoluer les mentalités
- Soutenir les victimes et leur assurer un avenir digne et sécurisé
La tolérance zéro envers les MGF est un combat universel. Chaque fille sauvée est une victoire contre l’oppression et une avancée vers un monde plus juste et égalitaire.
