Quand une journaliste prend la main

Ce qu’il faut savoir, c’est que Maria Konnikova est née à Moscou en 1984, ses parents ont immigré aux États-Unis quand elle avait 4 ans et se sont installés en Nouvelle Angleterre dans la région Boston. Elle est diplômée de l’université de Harvard et docteur en psychologie de l’université de Columbia (New York). Elle est journaliste et a notamment contribué au New Yorker, the Times, ou Wired et est auteure de best sellers (Mastermind : how to think like Sherlock HolmesThe Confidence Game entre autres)

Cette fois, Maria Konnikova est l’héroïne d’une histoire qu’elle n’a pas (encore) écrite mais qu’elle vit. L’aventure de cette journaliste brillante devenue joueuse de poker est rapidement devenue virale.

Tout a commencé avec un projet de nouveau livre, assez banal pour une auteure, me direz-vous… Le projet de Maria Konnikova s’intitule The Biggest Bluff, un ouvrage dans lequel elle entend analyser le poker et plus précisément comment les compétences mobilisées lors d’une partie de Texas Hold’em peuvent être utilisées dans la vie réelle, lors de nos prises de décisions par exemple. Au-delà, l’objet du livre est plus largement de voir comment ces skills peuvent nous aider à mener une vie meilleure.

Pour mener à bien ce projet, et avant de se lancer dans l’écriture, celle qui ne connaissait rien au poker il y a encore un an, a décidé de se plonger dans le monde du poker : elle allait parcourir les circuits de poker, jouer dans des tournois etc. Pour l’aider, un coach, et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit d’Erik Seidel, ancien joueur et vainqueur des World Series of Poker.

C’est son premier tournoi qui allait faire prendre à l’histoire de Maria Konnikova un tournant inattendu. En janvier dernier, elle participe au PokerStars Caribbean Adventure (PCA), un tournoi se déroulant sur 10 jours et où se côtoient des joueurs expérimentés. Alors qu’elle est encore dans la phase « d’apprentissage », Maria joue bien, très bien même. Si bien qu’elle remporte le tournoi (et un gain de 86 000 dollars). Cette victoire lui confère un Platinum pass pour le futur championnat organisé par PokerStars (le PokerStars Players Championship).

Avec cette victoire Maria se voit offrir l’opportunité de participer à un grand tournoi, il lui faut prendre une décision. Ne voulant pas laisser passer cette chance, elle décide de repousser la sortie du livre et… Continue à jouer au poker ! Avec succès !

La suite, ce sera le Asia Pacific Poker Tour à Macao, la première scène mondiale du poker, où elle finit seconde et remporte 57 000 dollars.

Même si Maria Konnikova n’est pas le premier écrivain à se mettre à jouer au poker, elle assure être la première dans cette catégorie à réussir l’exploit de remporter un titre majeur en moins d’un an, alors qu’elle ne connaissait rien lorsqu’elle s’est lancée dans l’aventure. On pense notamment à la Britannique Victoria Coren Mitchell, auteure de billets pour l’Observer, qui sera la première femme à remporter le European Poker Tour ou encore à James McManus, qui finira 5èmedes World Series of Poker en 2000 alors qu’il y couvrait une affaire policière (son récit est publié en français sous le titre de La Cinquième Carte).

Photo par Unknown / Public domain

Alors, effectivement Maria Konnikova ne connaissait rien au poker il y a un an mais elle n’est pas arrivée là sans atouts. On l’a dit, elle est diplômée de deux prestigieuses universités américaines, en psychologie, de surcroît, et lorsque l’on sait à quel point le mental est essentiel au poker, ceci est loin d’être anodin. De plus, elle a bénéficié d’un soutien de choix. Interrogée récemment, elle remerciait ceux qui l’ont soutenue. Parmi eux, des légendes du poker comme son coach Erik Seidel, Jason Koon et Isaac Haxton ainsi que la Team PokerStars.

Elle confiait récemment que c’était une excellente promotion pour son livre prévu en décembre, et nous n’en doutons pas un instant ! Son livre s’intitule The Biggest Bluff, elle ne pouvait pas trouver de meilleur titre : il semblerait bien qu’elle les ait tous bluffés !

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