Un procès de plus pour la catastrophe AZF

Qui se souvient encore de l’explosion de l’usine AZF de Toulouse de la société de production d’engrais La Grande Paroisse, une filiale des Charbonnages de France, reprise par ELF -Aquitaine puis tombée dans le giron de Total, en absorbant cette dernière.

L’usine AZF a été rayée de la carte par une explosion dévastatrice le 21 septembre 2001 qui avait fait 31 morts et 8 000 blessés, avec des dommages matériels jusqu’en plein cœur de la ville de Toulouse.

Notez bien cette date, postérieure de quelques jours à la destruction des tours jumelles du World Trade Center de New York, entrée à jamais dans les annales des attentats et qui a marqué l’instruction de l’explosion de l’usine AZF.

Alors que pour les chimistes la cause de l’explosion était entendue, la rencontre de deux matières incompatibles présentes sur le terrain, chlore et nitrate, alors que Total a nié cette évidence en réclamant expertise sur expertise, pour vouloir démontrer l’existence d’un attentat.

Par la suite on a su que du chlore a été déversé sur un stock de nitrates dénaturées, dans un local abandonné, sans en tirer les conséquences.

Cependant, Total pour faire face à ses responsabilités, a organisé entre-temps l’indemnisation des nombreuses victimes, en leur versant 2 milliards d’euros.

Aujourd’hui, la majorité des parties civiles, au nombre de 2 700, veulent faire comparaitre la maison mère, Total en correctionnelle et son président de l’époque Thierry Desmarets, qui n’avait jamais été mis en examen et qui fait l’objet d’une citation directe, que les plaignants auront à justifier.

Par ailleurs, la cours d’appel de Toulouse avait condamné en 2012 le directeur de l’usine à trois ans de prison dont deux avec sursis, à une amende de 45 000 euros et à une amende de 225 000 euros pour La Grande Paroisse, en retenant l’accident chimique.

Total a fait casser cet arrêt et l’affaire repasse actuellement devant la cour d’appel de Paris, désormais compétant dans les affaires portant sur les grandes catastrophes industrielles, mais les audiences seront retransmises au Centre des congrès de Toulouse, à l’intention des parties civiles qui n’auront pas à se déplacer.

Que de temps et d’argent de perdu en enquêtes et procédures.

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