Alors que le millésime du BAC 1968 fut de 81,3%, un examen basé uniquement sur quelques épreuves orales après les mouvements de mai 68, le millésime bas tous les records avec 91,5% avant le rattrapage, avec le rattrapage nous frôlerons les 100%.
En 1967, le taux de réussite au Bac fut de 61,7 %, presque 20% de plus avec un BAC simplifié et des profs relativement indulgents en 1968.
En 2017, le taux de réussite au BAC fut de 87,9% (donc impossible de faire du +20% cette année) les lycéens sont-ils mieux préparés ou le BAC plus facile que celui de leurs aînés, les avis sont partagés.
Est-ce que 1968 fut un BAC au rabais, probablement, mais cela n’a pas empêché ces lycéens de faire des études et réussir leur vie professionnelle.
En sera-t-il de même avec le millésime 2020, probablement mais avec une différence notoire, que les Universités, les prépas, les grandes écoles devront prendre en compte.
En 1968, l’année scolaire fut pratiquement complète, on parle « mai 68 », les lycéens étaient prêts à passer ce diplôme sanctionnant la fin des études secondaires.
En 2020, ce n’est pas du tout la même chose, l’année scolaire a brutalement été stoppée mi-mars à cause de la Covid-19. Bien entendu les cours ont continué à distance, mais rien n’était préparé pour cela : ni les enseignants, ni les lycéens, ni les supports de cours.
On ne peut pas enseigner de la même manière en présentiel ou à distance.
Il manque pratiquement 4 mois de cours, 4 mois d’un réel contrôle continu.
Le Ministère de l’éducation nationale n’avait pas d’autre choix que de se baser sur les dossiers scolaires, sur les notes obtenues entre septembre et février et peut-être des notes données en période de confinement pour attribuer ou pas le BAC.
Que faire d’autres que de données le BAC à tout le monde, ou presque.
Seulement à la rentrée prochaine, nombre d’étudiants risques de décrocher rapidement, de ne pas suivre ces études dites « supérieures ».
Toutefois, l’enseignement supérieur va devoir tenir compte de ces nouveaux étudiants ayant eu une année de terminale tronquée, en prévoyant une mise à niveau, un enseignement adapté pour combler cet enseignement incomplet sur presque la moitié de l’année scolaire.
Et cela ne concerne pas, uniquement, ceux qui ont obtenu le BAC grâce à la Covid-19, mais tous les nouveaux bacheliers. Même les plus brillants ont un bagage plus faible que ce qu’ils auraient eu avec une année scolaire complète.
Ça n’empêchera pas les bacheliers 2020, comme leurs aînées de 1968 de réussir leurs études et leur vie professionnelle.
Espérons que la rentrée de septembre 2020 se passe bien, que le coronavirus SARS-CoV-2 n’oblige à confiner à nouveau, probablement pas la France entière, mais d’importantes zones, comme c’est déjà le cas dans certains pays.