L’Université de Nice a mis en place des études payantes
C’est l’actuelle ministre de l’enseignement supérieure, Frédérique Vidal, qui est confronté à cette situation exceptionnelle en France, où l’enseignement est, hormis des droits d’inscription dans les universités, soit de 256 euros à Nice, gratuit, qui l’a mise en place lorsqu’elle présidait cette université.
Les étudiants et les professeurs protestent contre la réforme du parcours universitaire dont l’instauration dans leur établissement de nouveaux diplômes à 4 000 euros, remplaçant à partir de la rentrée prochaine trois masters de biologie dont les tarifs étaient calqués sur ceux en vigueur dans l’enseignement supérieur public.
Ces nouveaux diplômes, baptisés diplômes d’établissements, suivis en deux ans, donneront lieu à des équivalences nationales de masters.
Ces diplômes sont dans une logique de privatisation puis qu’ils transforment une formation qui était publique et donc quasiment gratuite en une formation payante, explique un directeur de recherches au CNRS et membre du collectif Sauve la fac 06.
Bien que l’administration n’ait cessé de dire qu’il s’agit d’une expérimentation, la crainte de beaucoup d’étudiants et de professeurs est que soit à terme généralisé par la ministre : « Elle se sert de Nice comme laboratoire pour ensuite étendre cela au niveau national » dit-on, au sein du collectif mobilisé.
Comme beaucoup d’universités aujourd’hui, Nice est en grandes difficultés financières, faute de dotations suffisantes de l’État pour remplir leur mission ; comme c’est le cas des hôpitaux et des EHPAD pour ne citer qu’eux.
Pour ce qui est des universités, le nombre d’inscrits a augmenté de 2 % en trois ans ; sans recevoir les moyens nécessaires pour y faire face, d’où la nécessité de trouver rapidement des solutions.
Pour le syndicat national de l’enseignement supérieur, la SNESUP-FSU, « l’Université est en faillite, mais ce n’est pas aux étudiants de remplir les caisses ».
Il dénonce une fuite en avant « L’administration a ouvert la boite à Pandore et a long terme, ça sera deux, quatre ou six masters payants et les étudiants seront de plus en plus nombreux à devoir payer pour faire des études.
Le risque évident est de faire la sélection par l’argent et pas par le savoir, même après la mise en place d’un système de bourse pour les étudiants européens brillants, dont les parents auraient des revenus peu élevés.