Les carottes sont cuites
Face à une même situation, la réaction des électeurs n’est pas la même. Pour des problèmes de possibles rémunérations fictives que l’on reproche à François Fillon depuis plusieurs semaines et depuis peu à Marine Le Pen, les résultats dans les sondages ne sont pas identiques.
François Fillon plonge, Marine Le Pen reste en tête des intentions de vote.
La raison est simple, les Le Pen, père et fille, ne sont n’ont jamais eu l’image de sains, donneurs de leçon, personne ne se fait d’illusion sur leur moralité.
Par contre, François Fillon a toujours eu l’image de l’honnête homme, au-dessus de tout soupçon, ne supportant pas les détournements de fonds, les magouilles. Il y a encore quelques semaines, on lui aurait donné le bon Dieu sans confession.
Et que nous apprend le Canard Enchaîné, que nous nous faisions des illusions, que ce politique que l’on croyait honnête avait lui aussi abusé du système.
François Fillon n’a jamais contesté les rémunérations versées à sa femme et 2 enfants de ses enfants, il a juste dit que tout cela était légal.
Mais, voilà, alors qu’il nous dit qu’il faut se serrer la ceinture, lui utilise des fonds publics pour son bien-être (légalement). Moralement, les sommes attribuées aux Députés pour payer leurs collaborateurs, doivent conduire à des missions dans l’intérêt du pays.
François Fillon aurait (grassement) payé un de ses enfants pour faire de la recherche documentaire pour l’écriture d’un bouquin. Ça relève de la sphère privée, aucun intérêt pour le pays. Mais, c’est – semble-t-il – autorisé.
Le problème est que dans un pays où le chômage est très important, où les rémunérations sont trop basses, voir un politique qui avait une image aussi intègre, être comme (voire pire) que les autres politiques… ça ne passe pas.
Aujourd’hui, pour François Fillon les carottes sont cuites.
On pouvait imaginer un effondrement d’Emmanuel Macron et une remontée de François Fillon, mais avec le ralliement de François Bayrou, il n’en est rien.
Marine Le Pen et Emmanuel Macron caracolent en tête des sondages (même si les résultats des sondages sont à prendre au conditionnel).
Même si un plan B n’existe pas au sein de Les Républicains, il faudrait que François Fillon prenne conscience du désastre – pour son parti politique – que provoque ces rémunérations versées à sa femme et ses enfants, qui moralement ne passent vraiment pas et qu’il retire sa candidature, et se fasse oublier. Qui pour prendre la relève au pied levé… mystère !
Bien sûr, on vote dans un peu moins de 2 mois et on peut imaginer une élection de François Fillon président de la République, à la suite d’un effondrement de Le Pen ou Macron, tout est possible en politique. Mais, de plus en plus difficile à envisager.
Aujourd’hui, l’acharnement de François Fillon pourrait conduire à l’élection de Marine le Pen, le 8 mai 2017.
