L’Autriche est un petit pays, sans importance, perché dans les Alpes, mais dont Vienne, l’ancienne capitale de l’Empire Austro-Hongrois surdimensionnée pour un si petit pays, continue à rayonner dans le monde, par son histoire, l’art et la musique et reste une capitale mondiale historique.
Le Français y occupe une place privilégiée, car à la Cour impériale, il était de rigueur de la parler, ce qui fait que l’allemand tel que parlé à Vienne est émaillé de termes français, comme trottoir ou plafond, que les Allemands, après avoir fait de l’Autriche une province germanique, n’ont pas réussi à éradiquer.
J’ai une raison particulière d’être attentif à ce qui se passe en Autriche, que je l’ai quitté avec mes parents en septembre 1938, « pour ne pas être tué », ce qui pourtant est arrivé en 1942 à la sœur aînée de ma mère et à son mari, qui ne voulaient pas nous rejoindre, parce qu’ils n’ont pas cru au danger qui les guettait.
On n’est jamais assez prudent quand on a affaire à des « nazis », c’est pourquoi j’ai lu avec attention la tribune au Monde d’un collectif, comprenant notamment Bernard Kouchner.
On y lit : « Ne détournons pas les yeux, ce sont bien les héritiers du nazisme qui sont entrés en position de force dans le nouveau gouvernement autrichien. »
C’est pourtant ce qui est en train de se passer, car c’est dans un silence et une apathie coupable que les chancelleries ont accueilli cette nouvelle.
Ne parlons pas de la rue, qui ne regarde pas ailleurs que devant elle.
Les signataires de la tribune appellent à la mise au ban de l’Europe de ce gouvernement autrichien, ce qui ne sera pas possible, sauf à provoquer une crise au cours du second semestre 2018, où c’est au tour de l’Autriche à assumer la présidence de l’Union Européenne, sauf à faire « l’autruche ».
Le peuple autrichien a voté et, pour le moment, la messe est dite.