Le Ségur de la santé ne règle pas le malaise qui règne à l’hôpital public

Si l’effort financier est d’envergure avec 8,2 milliards d’euros pour les salaires et 19 milliards pour l’investissement en dehors de la reprise des dettes du passé la réforme structurelle en manque cruellement, notamment sur la tarification à l’acte, la gouvernance et le temps de travail, estime les observateurs sans parler du rapport avec la médecine libérale.

Pour le président de la République le Ségur de la santé était le troisième rendez-vous avec l’hôpital, les deux premiers étant complètement loupés, il s’agissait de santé 2022 et du plan d’urgence 2019, aucun de ces deux précédents rendez-vous n’était venu à bout du malaise de l’hôpital.

Le premier en raison d’un horizon trop éloigné et le second en décalage avec les préoccupations du quotidien du personnel. Aujourd’hui l’effort est historique pour reprendre l’expression du Premier ministre Jean Castex.

8,2 milliards pour les salaires et 19 milliards pour l’investissement, le Ségur de la santé marque un tournant dans la politique hospitalière. Il marque le contre-pied sur l’austérité qui a prévalu durant des années.

Il faut bien entendu se féliciter, ces milliards en eux-mêmes ne suffiront pas à répondre au malaise de l’hôpital éreinté par la série des réformes du passé. La réforme devait être structurelle, avant le début de la pandémie, on avait dit que le système de santé français allait tenir, ceux qui le connaissent, savent bien qu’elles sont ses faiblesses et connaissent ses forces en premier rang desquels la compétence et l’engagement des soignants.

Nous avions raison au plus fort de l’épidémie, les soignants ont tenu la barre, il était normal que la nation récompense des Héros aujourd’hui. On peut toujours estimer comme la CGT que les comptes n’y sont pas, même en revalorisant de 180 euros nets mensuels les salaires des personnels ce n’est pas rien dans un contexte de dégradation des comptes public.

Pour l’hôpital les 33 mesures du Ségur ressemblent davantage à un catalogue à la Prévert où chacun peut y trouver son compte, plutôt qu’une réforme d’envergure dont le système de santé a tant besoin. Principal reproche de ces mesures son hospitalo-centrisme alors que tout plaide pour une réforme globale du système.

Les syndicats des professionnels libéraux ne s’y sont pas trompés, un financement pour l’hôpital public et peu de solutions concrètes pour la médecine libérale.

La confédération des syndicats français, la CSMF appelle le gouvernement à ouvrir de toute urgence un Ségur de la médecine de ville, pour compléter la tâche des hôpitaux.

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