Le gros de la canicule étant passé on peut faire le point de ses conséquences
Sur le plan médical tout a bien fonctionné, à en croire la ministre de la santé, Agnès Buzyn, interrogée sur une chaîne de la télévision, les urgences ont fait face à l’afflux de patients et quand à la mortalité, on n’aura pas de chiffres avant un mois, car il faut pouvoir analyser les causes des décès, ce qui prend du temps.
En tout cas rien n’est signalé de comparable à la situation de 2003 où les pompes funèbres étaient débordées, alors que cette canicule de triste mémoire avait fait, dans une impréparation totale, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, 20 000 morts en France.
Le président de l’Association des médecins urgentistes de France, Patrick Pelloux, connu du grand public depuis ses interventions à l’occasion du désamiantage de l’Université Jussieu à Paris, ne partage pas l’optimisme de la ministre quant au risque de saturation des urgences, nous ne sommes que le 10 août et l’été est loin d’être fini.
Dès le 2 août au début de cet épisode caniculaire qui se termine, il alerta sur ce risque.
En 2016, près de 21 millions de patients ont été admis aux urgences, selon le rapport sur les établissements de santé, un chiffre qui avait doublé en vingt ans.
S’exprimant à la télévision le 26 juin dernier, Agnès Buzin appelait les citoyens à aller aux urgences pour des « urgences vitales » afin de ne pas engorger les services cet été.
Entre 2009 et 2016 le nombre de patients pris en charge a augmenté de 25 %, alors que le nombre d’établissement de santé disposant d’un service d’urgences est resté stable, pas plus que celui des SMUR et du SAMU, qui assurent respectivement la réanimation dans le cadre de l’aide médicale d’urgence.
La prise en charge de la médecine d’urgence est assurée à 77 % par des établissements publics et les 23 restants se partagent entre les cliniques privées et diverses associations et fondations.
Malgré les difficultés financières des établissements publics, le nombre d’emplois médicaux a augmenté légèrement, mais en raison du manque d’urgentistes, la ministre de la santé envisage la formation des généralistes à cette spécialité.
À l’avenir, les hôpitaux offriront plus de places pour des séjours de courte durée, pouvant accueillir des patients venus aux urgences et nécessitant une hospitalisation, grâce au développement de la médecine ambulatoire, sans hospitalisation qui permet de gagner ces places, ce qui est un progrès.