La vie à la maison

Ils ont quitté leur bureau pour cause de Covid. Heureux comme l’air, ils allaient dans les champs.

De temps en temps, ils arrêtaient de butiner pour se rendre au travail.

De la pièce d’à côté, oreillettes accrochées, ils faisaient leur labeur moins la sueur.

Fini, les transports, les poignées de mains ou les bises selon le grade de la hiérarchie.

La paye assurée sans les inconvénients du métier.

Et que vive, le télé-travail.

Les beaux jours sont arrivés, du moins dans quelques villes du Sud toujours ensoleillés entre deux trombes d’eau.

Tout va bien se passer aux promesses de vacances enchantées.

Mais voilà qu’un sinistre refrain renvoie sa rengaine de jours mal enchantés d’un variant plus performant.

Pour y échapper, faites comme vos ados accepter le vaccin qui fera du bien à la collectivité.

Accessoirement cela vous évitera comme pour les 50 % de français ayant eu leur première dose – vivement la deuxième – de faire un stage en réanima sans forcément de billet de retour.

Mais, une autre menace rôde sur vos nouvelles conditions de travail à la rentrée.

Cette nouvelle joie de travailler a porté la puce à l’oreille de votre hiérarchie aimée.

Puisque vous pouvez travailler à distance, pourquoi ne pas faire appelle à aussi compétent que vous ? Mais, en dehors des frontières, pour moins de salaire, certain que cela avantagera les cols moins blancs d’autres contrée.

Et cela pourra éviter les transhumances nuisibles à la planète.

Votre chef est fier d’avoir trouvé une nouvelle idée pour le bien être des autres.

De toutes façons, vous, vous allez devenir trop vieux.

Tout juste bon pour que vous puissiez attendre votre retraite à pôle emploi qui ne vous attend pas.

Ainsi ira votre vie campagnarde.

C’est une chance de rebondir d’un train train habituel.

Sortez de votre zone de confort.

Osez la précarité.

Vous verrez c’est pas payé d’avance.

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