Christian Salmon est écrivain, essayiste et chroniqueur à Mediapart. Après avoir été l’assistant de Milan Kundera, il fonde en 1993 le Parlement international des écrivains et le Réseau des villa-refuges. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels Storytelling. La machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits (La Découverte, 2007).
Qu’est-ce que le grotesque, on en lit une définition au tout début de cet ouvrage, de Michel Foucault « Le grotesque, c’est l’un des procédés essentiels à la souveraineté arbitraire. »
Au fil des pages, Christian Salmon passe en revue nombre d’hommes politiques des XXème et XXIème siècles, sans complaisance, on sent même par moments une certaine jubilation à mettre en avant des comportements, des situations, faisant passer tous ces personnes … pour des bouffons.
Il semble que le paroxysme de ces comportements soit né de la covid-19. La pandémie de Covid-19 a levé le voile sur une nouvelle forme d’hégémonie qui ne cesse d’étendre son emprise aux États-Unis, au Brésil, au Royaume-Uni, en Italie… Elle a provoqué chez un grand nombre de chefs d’État une série de réactions irrationnelles allant du simple déni aux formes les plus archaïques de superstition, de pensée magique ou de religiosité. Devant une telle avalanche d’absurdités, l’attitude souvent adoptée est celle de la sidération : comment peut-on rester au pouvoir en faisant preuve de tant d’incompétence ?
La fin de l’Homo Politicus, qui abandonne sa majesté pour des habits de bouffon, qui tient la légitimité que par le discrédit serait dû aux réseaux sociaux et aux GAFAM qui sont derrières qui ne fonctionnent sur la base du discrédit, c’est ce que semble avancer Christian Salmon.
Si pour l’auteur tous nos chefs d’État sont des bouffons, le chef de file est Donald Trump. L’ouvrage a été écrit (et publié) avant les élections aux États-Unis.
Un ouvrage intéressant mais où l’auteur prend parti, dès le départ et sans appel, nos dirigeants sont des bouffons.