Cette route expérimentale, inaugurée par Segolène Royal, ministre de l’écologie de François Hollande, en décembre 2016 est composée de 2 800 m2 de panneaux photovoltaïques collées sur l’asphalta, sur un tronçon d’un kilomètre le long d’une route départementale, dans l’Orne.
C’était la première route solaire de France, qui devait préfigurer le déploiement de cette technologie inédite sur 1000 kilomètres de voies routières, après avoir fait ses preuves.
C’était osé quand on voit l’état du revêtement routier classique, après un certain temps, après le passage du flot de véhicule de toute nature et de tout poids auquel il est exposé, hormis les véhicules à chenilles, quelles que soient les conditions atmosphériques.
Il est certain que les concepteurs de ce système ont protégé les panneaux solaires contre ce passage, dans l’Orne, il s’agissait d’un essai, en situation réelle sur 1 km, qui n’a pas été concluant.
Deux ans et demi plus tard, on s’est donné du temps, force est de constater que les panneaux n’ont pas résisté à l’épreuve de la circulation sur un tronçon de route départementale, fréquentée par des engins agricoles parfois impressionnants.
La route ainsi équipée présente des joints en lambeaux, des panneaux solaires qui se sont décollés de la chaussée et les nombreux éclats qui émaillent la résine protégeant les cellules photovoltaïques, tout en laissant passer le soleil.
En plus d’une usure prématurée des dalles due à la circulation et de leur encrassement en raison des feuilles d’arbres, le revêtement générait tant de bruit pour les riverains que la vitesse de circulation a dû être réduite à 70 km/h.
De plus, cette installation n’a pas tenu sa promesse énergétique en générant la première année 50 % de la production attendue, qui ensuite a baissée rapidement.
Financée par des fonds publics à hauteur de 5 millions d’euros et portée par l’entreprise Colas, l’ambition était de fournir l’équivalent de la consommation annuelle de l’éclairage public d’une ville de 5 000 habitants.
Il existe actuellement 45 projets de routes solaires dans le monde, dont la moitié en France, toutes de dimensions plus réduite que celle qui a fait pschitt dans l’Orne.