La géométrie variable

Pour une fois depuis le début de cette campagne présidentielle, la chance est du côté de François Fillon.

Ce malheureux candidat élu haut la main lors de la primaire de la droite et du centre, essuie catastrophe sur catastrophe depuis le premier article publié dans le Canard Enchaîné : enquêtes, mises en examens en cascade et moins grave, concerts de casseroles lors de ses déplacements.

Mais, voilà grâce à la parole politique à géométrie variable, qu’il connaît parfaitement, pour une fois François Fillon a de la chance.

Bien entendu, il a personnellement inauguré cela, en annonçant au début de l’enquête sur l’emploi fictif de sa femme, que s’il était mis en examen, il retirait sa candidature à la présidentielle. Ce qu’il n’a pas fait et je trouve cela déplorable.

Pour moi, la parole donnée doit être tenue, surtout à court terme. Si on annonce quelque et que l’on change d’avis plusieurs années plus tard, ce n’est important. Le contexte peut avoir changé, mais à quelques semaines, c’est difficilement acceptable.

Mais, peu importe, nous n’allons pas ré-écrire l’histoire de ces dernières semaines, d’autant plus qu’il n’est pas le seul à avoir une parole à géométrie variable.

L’ancien Premier ministre, Manuel Valls nous l’a démontré hier, en indiquant qu’il voterait pour Emmanuel Macron, alors qu’il s’était engagé par écrit, au moment de la primaire PS, comme les autres candidats à soutenir le vainqueur, en l’occurrence Benoît Hamon.

François Fillon est un menteur de droite et Manuel Valls un menteur de gauche. Deux parjures à mettre dans le même sac.

Mais, François Fillon sur ce coup-là, à de la chance. Car l’annonce de Manuel Valls est tombée au même moment que la mise en examen de Pénélope Fillon. Ce qui fait que les médias ont principalement retenu Manuel et passé au second plan Pénélope.

Pour une fois la famille Fillon ne fait pas la UNE de la presse avec l’annonce d’une nouvelle catastrophe judiciaire.

Et le parti politique de Emmanuel Macron ressemble de plus en plus à un bric-à-brac.

Le PS, comme certains le disent, est sur le point d’exploser. Personnellement, si j’étais Benoît Hamon je me rapprocherais rapidement de Jean-Luc Mélenchon pour conclure un accord et présenter un seul candidat.

Quant à Marine Le Pen, j’ai juste regardé le premier quart d’heure de son passage sur France 2 en début de semaine, émission animée par David Pujadas. Je sais bien que le journaliste la « cherchée », mais j’ai trouvé la candidate Le Pen d’une agressivité hors de proportion, sans arguments, juste en haussant le ton. Or, hausser le ton ne donne pas plus de force à ses propos, bien au contraire.

Je crois que pour le 23 avril, rien n’est encore joué par avance.

Imaginons :

On pourrait avoir un 23 avril bien différent de ce qui est annoncé depuis des semaines.

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