Avec sa dette publique considérable la France est à la merci d’une remontée des taux.
Le 1erjuillet le taux d’intérêt des obligations d’Etat à dix ans, déjà négatif depuis la mi-juin, a touché un nouveau record à la baisse ce qui ne veut pas dire que l’on vous donne de l’argent, si vous empruntez mais seulement que le taux appliqué est inférieur à celui de l’inflation, que vous pouvez rembourser votre emprunt en « monnaie de singe ».
Techniquement, cela signifie que les investisseurs, qui cherchent à tout prix des placements sûrs, c’est la condition qui compte le plus, sont prêts à perdre de l’argent, en prêtant à la France.
Si le déficit de la France, qui continu à se creuser, doit atteindre 3,1% cette année, donc au-dessus de la règle de 3% européenne, mais retomber, selon les prévisions de Bercy à 2,1% en 2020, les économistes relancent le débat de l’utilisation de la dette pour investir, autrement dit, faut-il laisser filer la dette sous prétexte que l’argent ne coûte quasiment plus rien.
Pour ceux qui pensent que les taux vont rester durablement bas, il est crucial que les gouvernements et pas seulement celui de la France, ajustent leur politique budgétaire en conséquence pour satisfaire des demandes raisonnables, en ralentissant le rythme de la réduction de la dette, ils plaident notamment d’en profiter pour lancer des investissements en phase avec la transition écologique.
Au gouvernement, les responsables de la politique budgétaire semblent moins enthousiastes à cette idée en pensant que si les taux ont baissé, ils peuvent remonter, en sachant par ailleurs que les taux trop bas peuvent entrainer une récession économique, donc de moindres rentrées fiscales.
La Cour des comptes, gardienne de l’orthodoxie budgétaire a épinglé les finances publiques dans son dernier rapport, en constatant que notre pays dispose de très peu de leviers de manoeuvre, en écrivant, à titre d’avertissement que « les faibles taux d’intérêt ne doivent pas faire perdre toute lucidité ».
Sur la base des projets en cours, la dette de la France devrait rester stable en 2019 et en 2020, pour ne reculer qu’en fin de mandat du président Macron, en 20 21 et en 2023, en passant de 98,9 % du PIB à 97%.