La forme ou le fond ?

Je ne sais pas vous l’avez remarqué, mais souvent les avocats défendent leurs clients sur la forme et pas sur le fond, à la recherche de la virgule manquante, contestant n’importe quoi pour bloquer une affaire, pour quelques mois, voire même « sine die ».

C’est vrai que l’objectif est que leurs clients ne perdent pas face à la justice, mais ce type d’approche n’innocente pas leurs clients, il évite – simplement – de perdre sans jugement, dans le doute.

Si on regarde, juste, 2 dossiers dont la presse parle : Fillon et Sarkozy.

Concernant François Fillon, il s’agit de l’enquête sur les rémunérations perçues par sa femme et deux de ses enfants.

Son avocat ne semble pas avoir l’intention de démontrer que son client est dans son bon droit et totalement innocent.

Non, il veut simplement bloquer le système en expliquant que ce n’est pas la bonne instance qui a été saisie, puis si ça va plus loin en tentant de mettre en avant un vice de forme pour empêcher que le dossier soit instruit par un magistrat.

Cela peut éviter à François Fillon une mise en examen qui ferait désordre pour un candidat à la présidentielle.

Mais, tout cela ne démontre absolument pas l’innocence de l’intéresser, elle évite simplement d’aller plus loin dans la procédure. L’opinion publique restera ancrée sur ses convictions. C’est idiot.

Si le dossier est creux (comme le prétend François Fillon), il faut laisser les enquêteurs aller au bout et que ce soit un magistrat qui à la vue du dossier considère qu’il n’y a pas de délit et classe l’affaire. Là l’intéressé peut sortir la tête haute et l’opinion publique peut lui redevenir favorable.

Mais certainement pas, par un blocage dû à un avocat incapable de défendre son client sur le fond et considérant que l’enquête peut mal tourner, conduire à une mise en examen et pire… à une condamnation.

Dans le cas de Nicolas Sarkozy c’est son passage en justice pour le financement de sa campagne de 2012, mais c’est moins embêtant puisqu’il s’est retiré de la vie politique, il n’y a pas de conséquences pour son avenir public.

Mais par l’entremise de son avocat, il ne veut pas aller au procès. Je sais bien qu’il peut y avoir des erreurs judiciaires, mais si je suis certains de mon fait, je vais au procès et je fais plaider sur le fond, pour gagner et sortir innocent.

Là, il semble manquer une signature pour faire passer Sarkozy en justice, c’est effectivement un vice de forme permettant l’annulation de la procédure, mais le doute subsistera concernant Nicolas Sarkozy. Pour les dépassements du financement de sa campagne de 2012, était-il coupable ou innocent.

Même si le vice de forme est une manière de défendre un client, les avocats devraient plaider sur le fond pour véritablement permettre à leur client de sortir la tête haute avec un « innocent » et pas « on n’en sait rien, il n’a pas été possible de juger. »

Mais, les avocats en sont-ils capables ?

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