PourquoiRéflexions

J’aime

C’est devenu social, un acte devenu quotidien pour exprimer un sentiment sur les réseaux sociaux, sorte de bouteille à la mer dans laquelle l’on n’aurait pas su entrer d’autres mots.

Mais, pourtant, avant, et j’aime croire aussi maintenant pour longtemps, ce mot était porteur d’espoir de sentiments adressés à l’autre : pourvu qu’il le reçoive, qu’elle ne le rejette pas. On y allait, on osait, on se jetait à l’eau.

C’était plein de promesses, rempli de tendresse, dans l’attente d’une caresse.

Oui, certains s’exprimaient ainsi, faussement, pour quémander une récompense qu’ils n’auraient pas eu autrement.

Mais, en vérité, ils étaient si peu nombreux qu’ils ne pouvaient en bouleverser l’illusion le charme d’un J’aime.

Bien sûr, Madame, condescendante ne disait-elle pas : « j’aime James ».

Mais, c’était pour le moins le plaisir d’un bon mot, du moins je le crois ainsi.

D’autres envoyaient ce J’aime à la vue de tous après avoir tant admiré ce chef d’œuvre exposé qu’il s’agisse littérature, peinture, sculpture, photographie ou tout simplement simple cadeau.

Ce J’aime n’était jamais lancé à la cantonade, son seul but atteindre celui ou celle à qui il était destiné même s’il s’agissait de soi-même.

Quel plus merveilleux symbole que ces cadenas scellant pour la vie deux J’aime même de passage sur un pont, qu’ils remplacent celui des soupirs à Venise.

Et, c’est là que la farce commence, si soupirs il y avaient, ce n’étaient certainement pas du fait des amants qui se gondolent, mais bien le désespoir sans espoir des prisonniers obligés de prendre ce passage vers une prison que quelque uns n’ont pas mérités.

Mais, grâce aux réseaux sociaux, le j’aime n’est plus que symbole d’un clic passé, une obligation sociétale d’un bien faire et peu importe à quoi il se rapporte : combien de J’aime sur un article de guerre, d’enfants détruits, de misère étalée ? il y en a même qui en achète des J’aime …

Jean-Claude Barousse

Photographe autodidacte, sans renier son passé “argentique” il a immédiatement pris le “virage numérique” et s’exprime principalement au travers ses images de paysages naturels et urbains. Il publie des articles et tutos dans des revues photographiques notamment les éditions Oracom et pour le compte de RiskAssur. Réalise des chroniques dans un site forum “Photophiles.com” et aide les membres de son forum “PhotoClub” à progresser dans leur pratique photographique. A la demande, il expose ses photographies originales individuellement ou lors de manifestations collectives et donne des cours sur les prise de vue et le développement numérique. Est membre de diverses association d’artistes picturaux”

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