Ils n’ont pas disparu

Ce matin, les malicieux, d’une radio de grande écoute, se faisaient plaisir de ressortir un enregistrement inédit de la parole du prêtre des pauvres en appel du mois glacial de février 1954.

Cela ne nous rajeunit pas même si beaucoup d’entre nous n’étaient pas nés à cette époque déjà lointaine.

Cet appel était pur empêcher que toute personne soit obligée de vivre sans toit.

Pour cela il te parlait à toi.

Et, Eurêka, le coup avait réussi.

Mais l’homme n’est pas immortel, mais, malheureusement, semble-t-il, sa cause l’est.

Regardez autour de vous et constatez le nombre d’errants à mauvaise fortune.

Il n’y a plus qu’à réveiller la mémoire de l’homme à la moto, tous les deux passés sous un camion, pour rappeler que même avec un toit, l’homme, la femme et enfants peuvent avoir faim dans un pays moderne, civilisé et à la pointe du capitalisme ruisselant.

Ce qui fait corps à ces deux personnages, pourtant différents dans leurs croyances, c’est qu’ils pensaient que leur action salvatrice serait éphémère, tant la nation consciente se serait d’un bond réveillée du bon pied.

Mais, le Pib a beau être plus élevé, les riches toujours plus grassement riches, les pauvres, les plus démunis continuent de faire la joie cachée des files d’attente pour un repas quand ils ne font pas les 100 pas pour se réchauffer du froid sur le trottoir d’en face garni d’emplacements à clous pour leur éviter de sombrer dans le ridicule de l’oisiveté qui lui à ce moment de désespérance ne cesse de tuer y compris dans les beaux quartiers.

Mais cachez ces bidonvilles dont le nom a changé en camp de réfugiés temporaire – il n’y a pas de « S » car seuls les camps le sont.

Faites fuir les clochards de la belle époque, faisant croire qu’ils étaient volontaires de leur sort, pour les transformer en Sans Domicile fixe pourtant parfois avec du fixe pour tenir la rampe.

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