La famille Jacob de Simone Veil et des siens n’aurait pas dû être déportée
Les premières mesures contre les juifs ont été prises en France par Vichy en octobre 1940, la première loi de l’État français, après la débâcle, alors qu’Hitler, qui en voulait personnellement aux juifs, ne lui a encore rien demandé, avant juillet 1942.
Vichy a mené la vie dure aux juifs, je ne parle pas des étrangers arrivés clandestinement en France à partir de 1936, comme mes parents et moi, expulsés des villes, internés comme mon père après avoir été engagé volontaire dans l’armée française ou assignés à résidence comme ma mère et moi, mais de juifs Français, comme la famille Jacob.
Ils ont été exclus, quels que soient leurs mérites, de l’armée, de l’administration, des emplois publics et leurs commerces étaient confisqués.
Les juifs étaient interdits d’exercer des activités libérales, comme le père de Simone Jacob, qui était architecte à Nice et avaient tout intérêt à se terrer.
C’est en juillet 1942 qu’Hitler, après avoir décidé, à l’occasion d’une réunion de ses sbires à Schwahnsee près de Berlin, d’exterminer les juifs en Europe, a demandé à Vichy de lui livrer les juifs étrangers arrivés en France à partir de 1946.
Il n’était pas question, à cette époque des juifs Français et il ne voulait pas non plus des enfants.
Lui-même, aimait les enfants, alors qu’il n’en avait pas, et les chiens.
Vichy s’est mis à l’œuvre, avec sa police, comme à Paris où la rafle du Vel d’Hiv a laissé des traces indélébiles.
En Province, même dans la partie de la France encore non occupée, ce sont les gendarmes à bicyclette qui s’en sont chargés.
Ils sont venus deux fois, me chercher avec ma mère à Bellac, mais nous étions à Barsanges en Corrèze où mon père était affecté à une tourbière, avec un groupe de juifs et d’Espagnols déportés, placés sous contrôle administratif.
Là, les gendarmes sont venus rafler 4 juifs dont la liste leur a été donnée, trois dont mon père, ont pu leur échapper, avec la complicité de la population, sans que les gendarmes aient cherché à les rattraper.
Il faut croire que la famille Jacob, de la grande bourgeoisie niçoise et juive de surcroît, a été la victime de gens mal intentionnés, des antisémites qui dans ce contexte les ont dénoncés d’être des juifs planqués, que Vichy a embarqué pour remplir les quotas qui lui étaient assignés.
De retour de captivité, Simone Veil est devenue la grande Française, qui mérite une place au Panthéon.
Écrit sans haine, ni rancune par Judex.