Cependant, c’est surtout la réforme emblématique des retraites, poursuivie contre vents et marées, que le pouvoir comptait boucler avant l’été, qui a du plomb dans l’aile, comme le montre un entretien avec la presse, le 12 avril, du président du groupe majoritaire à l’Assemblée nationale par lequel il en a prononcé une sorte l’oraison funèbre.
Il a dit : « Entre deux réformes utiles, il faudra toujours choisir celle qui rassemble les Français, si elle empêche le pacte républicain de se conclure, la réforme des retraites devra être mise de côté, notre majorité devra faire prévaloir le compromis plutôt que l’affrontement. »
Il a sauté sur l’occasion pour condamner clairement le recours à l’article 49-3 de la Constitution qui a permis de faire passer, en première lecture, sans vote, la réforme des retraites à l’Assemblée nationale, tout en permettant à la loi organique qui l’accompagne, de passer comme une lettre à La Poste.
Parallèlement, la conférence de financement qui réunissait les partenaires sociaux, qui devait conclure en avril, a été ajournée « sine die ».
Le 16 mars, le chef de l’Etat a annoncé avoir décidé « que toutes les réformes en cours seraient suspendues, à commencer par la réforme des retraites » ce qui arrangeait pas mal de monde.
Rappelons que les syndicats des salariés, qui demandaient le retrait, avaient organisé onze journées d’action, d’ampleur relativement modeste, face à ampleur de la revendication, sans obtenir de réponse du pouvoir, pour obtenir finalement satisfaction, certes à cause d’un évènement inattendu.
On voit mal cette réforme resurgir, dans le monde d’après, elle reviendra ultérieurement, le moment venu, sous une autre forme.