Dans les clous…

Il existait un temps, que certains de nos moins de vingt ans n’ont pas connu, des énormes clous balisaient une route pour couper la principale.

Elle était destinée aux automobilistes, nettement moins nombreux qu’aujourd’hui, que survivaient encore d’étranges bipèdes désireux de passer d’un point A à un point B en faisant savoir que l’inverse était également possible.

Peu importe d’ailleurs, ils étaient protégés, juridiquement, par la théorie du risque qui voulait que la marche à pied fût le mode de locomotion usuel et que tout autre moyen pesait un risque sur le précédent.

Ainsi de la chasse à courre, la charrue, diligence et… l’automobile.

Enfin, cela restait vrai si vous étiez encore vivant votre démarche effectuée.

Mais, il est vrai que, d’une part d’insensés dits piétons faisait malice de traverser hors les clous ce qui, d’autre part ne pouvait que nuire gravement à l’essor industriel sociétal des véhicules motorisés dont l’automobile, de par son confort et sa rapidité, selon ses moyens, pouvaient s’entrechoquer sans que jamais il n’y ait eu suspens concernant le gagnant ou le perdant.

Et, par la suite, de drôles d’engins à deux roues survinrent pour taquiner encore plus l’espèce humaine et même tenter oser envahir les trottoirs qu’il y ait ou non des excréments tant abhorrés ; mais ceci est une autre histoire.

Il fallait donc mettre de l’ordre dans tout cela car la loi du plus n’est pas le genre humain et le gâchis économique engendré par ces situations conflictuelles font taches dans nos sociétés actuelles.

Auparavant, quelques pertes humaines ou à consolider étaient acceptés, sans doute relents de guerre où X % de dommages collatéraux étaient tolérés – mais je n’ai jamais connu la valeur du X.

Car ce qui pouvait l’être en temps heureux de bonne croissance ne pouvait plus l’être en temps de crises que j’aurais voulu nommé les 30 malheureuses mais j’ai bien peur qu’elles ne surviennent sur un laps de temps bien plus long.

Alors, fût décidé que si le bipède levait le bras, peu importe lequel, c’était dans l’intention de traverser et désormais il pouvait le faire sans autrement crier gare, fier de sa nouvelle armure qu’il était.

Mais, il était évident que cela était insuffisant et vint les radars piétons…

Mon épouse avait proposé, devant l’incivisme « automobilière », que se dresse une herse à chaque fois qu’un contrevenant ait l’idée de croiser un piéton ; mais, l’homme sage qu’est le décideur gouvernemental a voulu mesure plus légère qui de surcroit pourrait certainement accroitre sa cagnotte.

Au fait, désormais, jusqu’à nouvel ordre, pour les moins de 20 ans, les clous se sont transformés en belle lignes marges et blanches.

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