Une barbe fournie d’un médecin stagiaire étranger a mobilisé la justice
Comme on le voit partout, dans la rue et à la télévision, le port de la barbe, sous toutes les formes, de toutes les tailles, jusqu’à la barbe à poux, se généralise.
J’y vois la volonté, mis à part l’observation de prescriptions religieuses, de la volonté des hommes barbus d’affirmer leur virilité, faute de pouvoir l’exprimer autrement.
Cependant, chacun est libre de faire ce qu’il veut, porter une barbe, se faire tatouer le corps où se raser la tête, voir les trois à la fois.
Pour moi, le port d’une barbe pose un problème d’hygiène et voir un barbu en cuisine ou le voir manipuler des aliments dans le rayon d’un magasin ne me rassure pas et je ne vois pas non plus des médecins ou des infirmiers barbus, s’occuper des malades dans un hôpital, en pouvant se passant la main dans la barbe et, pourquoi pas en salle d’opération.
C’est dans ce contexte qu’un médecin stagiaire égyptien, porteur d’une barbe fournie de 5 centimètres, a eu des problèmes avec sa hiérarchie et a fini par être exclu du Centre hospitalier de Saint Denis, où il effectuait son stage.
Il a saisi la justice mais a fini par être débouté, dans un litige qui tournait autour de la laïcité, ce qui n’a rien d’étonnant depuis qu’il est de bon ton d’ajouter à nos trois principes fondamentaux, « liberté, égalité, fraternité », celui de « laïcité ».
La cour administrative d’appel de Versailles a rejeté sa requête, d’avoir été limogé en raison du port d’une barbe jugée religieusement ostentatoire, tout en estimant que le port d’une barbe, même ne saurait à lui seul constituer un signe d’appartenance religieuse, mais faire droit à sa demande.
C’est en raison du contexte local et non simplement à cause de la barbe du médecin, que la cour a validé la décision de l’hôpital de limoger le médecin barbu, qui a pu terminer son stage à l’hôpital Paul Brousse de Villejuif, moins regardant que celui de Saint Denis, malgré une barbe de 5 centimètres de long.
Son avocate a fait savoir que son client va se pourvoir devant le Conseil d’État, pour faire casser la décision de la cour d’appel, ce qui fait que l’on en reparlera.
Ce qui me surprend dans cette affaire, ce que personne n’a évoqué la lutte contre les maladies nosocomiales, qui me semple incompatible avec la tolérance du port d’une « barbe à poux » en milieu hospitalier.
Mais ça, « c’est une autre histoire », comme aurait pu conclure Rudyard Kipling.