Les Autolib’ ne connaissent pas le succès attendu
Lancé par la ville de Paris il y a 5 ans, le service proposé devait détourner un nombre significatif d’automobilistes de l’usage de leur propre voiture en mettant à leur disposition, en libre-service, de petites voitures électriques non polluantes.
Ce service, qui a été confié au groupe dirigé par Vincent Bolloré est accessible à Paris et en principe dans les 97 communes proches de la capitale, ayant adhéré au syndicat Autolib Métropole.
Contrairement à toute attente, ce service qui est dans l’air du temps, celui du partage automobile, est devenu un gouffre financier.
Très curieusement, ce ne sont pas les clients qui manquent, mais le nombre de trajets effectué par eux est inférieur à celui qui était attendu.
D’après les chiffres disponibles, on dénombrait en novembre 2016 déjà 131 000 abonnés, mais l’usage a reculé entre 2015 et 2016, pour rendre le service « ruineux » selon son exploitant.
Les abonnés ont effectué en 2016 seulement 5,8 millions de trajets contre 6,2 millions en 2015, alors que le nombre d’abonnés progresse régulièrement.
Selon une étude réalisée par un consultant, mandaté à cet effet, Autolib’ ne sera jamais rentable, sans proposer de solution pour remédier à cette perspective.
Il y a plusieurs explications possibles à cette désaffection.
La première qui vient à l’esprit est une hausse du tarif intervenu en février 2016, d’un euro la demi-heure, qui est passée de 6 à 7 euros.
Ensuite, il est possible que les abonnées ont de plus en plus de mal à trouver une voiture disponible, près de chez eux à l’heure de leur choix du fait de l’augmentation de leur nombre, malgré l’augmentation du parc en circulation.
Il est aussi probable que certains automobilistes se tournent vers l’autopartage ou préfèrent se faire conduire pas des voitures de tourisme avec chauffeur, le VTC qui, entre-temps, ont pris leur essor.
C’est dans cette situation que se pose la prise en charge du déficit, assumé contractuellement à hauteur de 60 % par l’exploitant et qui tourne a déjà autour de 170 millions d’euros.
L’augmentation du tarif, déjà appliquée n’est pas la bonne solution et n’y suffira pas, il reste la publicité sur les voitures, puis l’appel aux contribuables par les communes qui participent au syndicat et dont certaines menacent de se retirer.
Pour le moment Autolib’ a tout du fiasco dont le sort est entre les mains de Vincent Bolloré.