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A l’aube des élections législatives, la population active exprime ses craintes sur l’avenir

La récente dissolution de l’Assemblée nationale fait plus que jamais planer un climat d’incertitude (économique, politique, sociale) sur la France, qui s’ajoute à un contexte socio-économique déjà tendu auparavant. Inflation, réforme des régimes de retraite, baisse de la note de la France par Standard & Poor’s, explosion de la dette publique, et maintenant crise politique… nombreux sont les facteurs assombrissant l’avenir des Français, ou au moins la perception qu’ils ont de celui-ci.

Dans sa dernière étude réalisée en collaboration avec OpinionWay, Indeed a interrogé 1165 actifs sur leur vision de l’avenir (celui du pays mais aussi le leur) et leurs sujets de préoccupation principaux. Puisque l’heure est à la consultation des citoyens par le vote, il n’est pas vain de se demander ce qui préoccupe réellement les Français en ce moment.

L’enquête a été menée par OpinionWay pour Indeed du 7 au 9 mai 2024, auprès de 1 165 personnes représentatives de la population active française âgée de 18 ans et plus, et d’un suréchantillon de personnes travaillant à leur compte (auto-entrepreneurs, professions libérales…) afin d’atteindre un total de 230 travailleurs indépendants.

Inflation, risques environnementaux et insécurité sur le “podium” des craintes des actifs français

Quand on leur demande quels sont les sujets qui les préoccupent le plus pour l’avenir, 60% des personnes interrogées sélectionnent l’inflation – et 24% la placent en numéro 1 dans cette liste de sujets d’inquiétude. La hausse des prix, et en sous-texte la baisse du pouvoir d’achat, arrive “loin devant” les autres thèmes. L’environnement (le dérèglement climatique, la pollution, etc.) figure parmi les sujets les plus préoccupants pour 39% de la population active, presque ex æquo avec l’insécurité (38%). L’instabilité au niveau mondial (conflits et tensions) et la baisse de la protection sociale sont également cités respectivement par 34% et 33% du panel.

Si l’inflation angoisse davantage les femmes, les moins de 35 ans et les répondants appartenant à une catégorie socioprofessionnelle dite “populaire” (CSP-), l’instabilité géopolitique soucie nettement plus les catégories socioprofessionnelles dites “supérieures” (CSP+) et les plus de 50 ans. L’augmentation de la dette publique (et son impact sur les contribuables) inquiète davantage les hommes que les femmes. Les actifs seniors sont les plus susceptibles de trouver l’insécurité préoccupante, et partagent beaucoup plus de craintes concernant l’évolution des réformes de retraite – eux qui pourtant, ont plus de probabilité de bénéficier d’une retraite, ou du moins, d’en bénéficier dans de meilleures conditions que la jeune génération actuellement sur le marché du travail.

Les sujets liés aux évolutions technologiques et à la place grandissante de l’IA dans nos sociétés sont cités en dernier, tout comme le risque de maladie ou de pandémie (tous mentionnés par moins d’1 répondant sur 5). Cela montre que les professionnels français ont globalement refermé le chapitre de l’ère Covid, et ont désormais d’autres sujets prioritaires ; et que la transformation technologique de nos sociétés n’est pas le plus grand générateur d’incertitudes et de craintes actuellement – même si ces sujets n’ont jamais cessé d’être actuels.

Les actifs sont plus pessimistes concernant l’avenir du marché du travail, qu’à propos de leur propre avenir professionnel

L’étude sonde aussi la perception des actifs concernant l’avenir du marché du travail. 63% d’entre eux en ont une vision négative, contre 31% plus positifs (et 6% ne souhaitent pas se prononcer). Parmi les 63% de “négatifs”, les répondants se déclarent notamment inquiets (24%), pessimistes (18%), résignés (11%) et anxieux (10%). 10% se disent tout de même sereins, et 9% (seulement !) sont optimistes. En revanche, quand la question concerne leur propre avenir professionnel, l’adjectif le plus souvent choisi par les actifs est “serein” (19%), et 52% des sondés expriment une vision positive de ce que leur réserve leur carrière. Les professionnels français seraient donc plus optimistes pour eux-mêmes que pour les autres, même si ces chiffres globalement négatifs traduisent une grande incertitude et de nombreuses craintes sur l’évolution du monde du travail.

Les femmes sont nettement plus nombreuses que les hommes (en proportion) à avoir une vision négative de l’avenir – qu’il s’agisse du leur, ou en général – et les plus de 50 ans expriment bien plus de pessimisme sur l’avenir du travail que les plus jeunes générations.

Ne pas gagner assez, crainte principale de la population active en France

Alors quelles sont justement les plus grandes inquiétudes des travailleurs français concernant leur avenir professionnel ? Là encore, et comme souvent, l’argent reste “le nerf de la guerre”. 40% des personnes interrogées citent en priorité le fait de ne pas gagner assez d’argent, marque de l’appauvrissement constaté parmi la population française et de l’érosion de la classe moyenne : se faire du souci pour ses revenus n’est pas “réservé” qu’aux plus pauvres, cela concerne désormais presque la moitié des actifs français. 37% du panel de l’étude évoque aussi la crainte de perdre en qualité de vie au travail, que ce soit lié par exemple à une ambiance délétère entre collègues, une mauvaise organisation, ou un management inadapté. 27% font également part d’une inquiétude quant à leur capacité à rester motivés au travail.

Du côté des travailleurs indépendants, d’autres craintes sont exprimées en priorité : celle de ne pas réussir à trouver un équilibre entre leurs responsabilités familiales et professionnelles, et celle de passer trop de temps au travail. Comme ces travailleurs gardent globalement la main sur l’organisation de leur travail, leur crainte de devoir trop travailler fait en réalité écho aux inquiétudes des autres actifs en matière de revenus. 73% des personnes interrogées s’inquiètent d’ailleurs à l’idée de devoir cumuler deux emplois ou plus pour pouvoir s’en sortir financièrement. Ce chiffre est particulièrement élevé chez les moins de 35 ans (81%), les CSP- (78%) et les femmes (82%), ces dernières étant sur-représentées parmi les populations les plus précaires.

On notera aussi que 26% des actifs craignent surtout de devoir accepter un poste, un salaire, et/ou des conditions de travail ne répondant pas à leurs attentes. Perdre son emploi n’arrive qu’en 7e position de ce “classement des craintes professionnelles”, ce qui suggère que les Français craignent davantage de travailler dans de mauvaises conditions (ressources, ambiance, perte de sens, quantité de travail, etc.) que de se retrouver au chômage. Pourtant, 56% ont le sentiment que leur emploi n’est pas sécurisé aujourd’hui, qu’ils pourraient le perdre facilement, et 39% ne se sentent pas bien protégés par le droit du travail français.

Enfin, voici un résultat qui, à lui seul, résume assez bien tous les autres : 67% des actifs trouvent qu’il est compliqué d’imaginer leur future carrière professionnelle dans un contexte aussi incertain (notamment en matière de droit du travail). Chez les jeunes, ce chiffre s’élève à 75% ; trois quarts donc, qui ont le sentiment d’avancer un peu “à l’aveugle” (ou “sans plan”) professionnellement.

A propos d’Indeed

Indeed est le premier site d’emploi au monde (source : Comscore, Total Visits, juin 2023) et permet aux chercheurs d’emploi d’accéder à des millions d’offres dans plus de 60 pays et dans 28 langues. Environ 3,5 millions d’employeurs utilisent Indeed pour chercher et recruter de nouveaux salariés. Plus de 350 millions de personnes utilisent Indeed chaque mois pour faire une recherche d’emploi, publier leur CV, rechercher une entreprise, etc.

Elliot

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