Qui vous a dit que la spéculation sur le Bitcoin était sans risque ?

La spéculation financière existe depuis la nuit des temps. L’humain est comme cela, c’est un joueur.

On peut spéculer sur n’importe quoi, des monnaies, des actions, des pierres ou des métaux précieux, des produits.

Sur la spéculation « produit », il y a un film de 1978, « Le sucre » de Jacques Rouffio, avec notamment Jean Carmet, Gérard Depardieu, Michel Piccoli. Où un particulier, interprété par Jean Carmet, perd ses économies en spéculant sur le sucre.

Aujourd’hui, internet et tout ce que cela entraîne, permet des spéculations plus rapides et plus dangereuses.

Depuis quelque temps, on parle d’une monnaie sans contrôle, mais ce n’est pas la seule : le Bitcoin, dont les cours ne font que monter depuis… un certain temps.

Avant de continuer et sans entrée dans un cours d’économie financière, définissons « la monnaie ».

Il existe 2 formes de monnaies.

La monnaie fiduciaire, c’est la forme la plus ancienne, matérialisée par des pièces qui furent pendant fabriquées dans des métaux précieux, lui assurant sa valeur, mais aussi (plus récemment) sous la forme de billets de banque (qui nécessitent une certaine confiance dans la monnaie pour ce papier est de la valeur).

La monnaie scripturale, elle n’existe que sous la forme de lignes d’écritures comptable, elle n’a pas d’existence matérielle. Par exemple, à la fin du mois, lorsque le salarié perçoit sa paye, c’est une simple écriture du compte en banque de son employeur à son propre compte en banque.

Aujourd’hui, avec les carnets de chèques, les virements bancaires et les cartes bancaires, la monnaie fiduciaire est moins utilisée (sauf pour régler de petites sommes et encore, avec les cartes bancaires sans contacts, on peut acheter sa baguette avec de la monnaie scripturale).

Ces monnaies, tel que l’Euros, le Dollars, la Livre Sterling, le Yens, le Franc Suisse,… sont contrôlées par des banques centrales, qui veillent à en maintenir un cours stable.

Pendant longtemps, la valeur des monnaies était basée sur l’or, les banques centrales possédaient en coffre l’équivalent en or de la monnaie « papier » en circulation.

Après la Seconde Guerre mondiale, tout cela a été remis en question. Seul le dollar américain était encore basé sur l’or et les autres devises convertibles basées sur le dollar (c’était le gold exchange standard).

L’étalon or n’existe plus et la valeur des monnaies n’est basée que sur la confiance que l’on a dans l’économie du pays ou de la zone géographique (comme pour l’euro). Et encore une fois les banques centrales veillent à la stabilité. Même lors du dernier crack économique en 2007, les monnaies n’ont pas plongé. Le contrôle des devises convertibles doit éviter ce qui s’est produit avec le krach du jeudi noir en 1929.

Mais revenons au Bitcoin, il s’agit d’une monnaie purement scripturale, mais sa particularité est qu’il n’y a aucune banque centrale, aucun pays qui contrôle cette monnaie. Pire, on ne sait même pas exactement qui est derrière tout cela.

Contrairement aux monnaies convertibles (Dollars, Euros,…) dont la masse monétaire est connue et ne peut pas augmenter à tire-larigot, concernant le Bitcoin c’est « mystère et boule de gomme », il semblerait que sa masse monétaire soit en constante augmentation.

Par ailleurs, la valeur de cette monnaie n’est reliée à aucun pays, aucune zone géographie, rien de concret pour lui assurer une valeur stable.

Le Bitcoin est utilisé comme monnaie dans certains commerces virtuels, mais surtout des « gens » achètent des Bitcoins comme placement spéculatif.

Ce n’est pas sa rareté qui lui donne de la valeur (la masse augmente en permanence) ce n’est pas le sérieux des pays, ce n’est pas le contrôle d’une banque centrale, non c’est juste de la pure spéculation.

Le Bitcoin peut-il monter indéfiniment ?

Certainement pas, il monte tant qu’il est en accélération. C’est un peu le jeu du cerceau que l’on pousse devant soi, pour qu’il ne tombe pas, il faut aller de plus en plus vite et au moindre ralentissement… c’est fini… il tombe.

Le Bitcoin c’est la même chose, tant qu’il y a une demande, ça valeur montera et la masse de Bitcoin en circulation virtuelle augmentera. Il ne faut pas perdre de vue que « Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel ».

Le Bitcoin n’est assis sur rien de tangible, juste de la spéculation, c’est forcément éphémère.

Aussi, un de ces jours (demain, le mois prochain, l’année prochaine) des spéculateurs – naturellement – sortiront du jeu pour spéculer ailleurs et le Bitcoins s’effondrera. Ceux qui veulent vendre leur Bitcoins ne trouveront plus de preneurs (le simple fonctionnement de l’offre et de la demande). Sans aucun garde-fou, sans banque centrale pour éviter la catastrophe.

Précision ajouté le 18/12/17 : Comme l’a précisé François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la banque de France, sur BFM Business ce lundi “J’ai déjà eu l’occasion de dire que le bitcoin n’a rien d’une monnaie, ni de près ni de loin. C’est un actif purement spéculatif“.

Ceux qui seront sortis à tant seront gagnants (ou pas trop perdant), les autres n’auront que leurs yeux pour pleurer.

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