On sait de longue date qu’il fait plus chaud en ville qu’à la campagne et que les arbres apportent de la fraicheur.
Dans la mesure où les agences de l’ONU ont la manie de tout quantifier, pour l’Organisation mondiale de la santé, l’OMS, la normalité serait de disposer de 10 m2 de zones boisées en ville par habitant, mais, d’une manière générale, les villes en sont loin.
Les villes historiques et, elles le sont toutes d’une certaine manière, se sont construite, pour des raisons de sécurité là où il était possible de les défendre, on a rasé les forêts qui les entourent pour voire venir l’ennemi de loin.
Des bouts de forêts ont été conservés, près des demeures seigneuriales pour servir de chasse, à la lisière des villes, tandis qu’ailleurs, l’urbanisme gallopant, les a progressivement dévorés.
Au 19èmesiècle, on a planté des arbres le long des avenues, pour les distinguer des rues, des arbres qui y survivent tant bien que mal.
Certaines villes ont la chance de disposer de parcs en centre-ville, aménagés en jardins publics, aujourd’hui mis à la disposition des habitants, voire de vastes esplanades, mais peu peuvent se targuer de posséder les 10 m2 par habitant de zones de verdure recommandée par l’OMS, tandis que certaines villes ne disposent en leur centre, comme forêt urbaine que de bacs de plantes, que l’on déplace au gré des évènements.
C’est dans ce contexte que des paysagistes mettent leur savoir-faire à la disposition des équipes municipales désireuses, sans avoir la place nécessaire, de doter leur ville des forêts urbaines tant nécessaire, ce qui conduit à planter quelques arbres entre le ciment et le goudron, ou à faire grimper des plantes le long des murs, au Japon, on joue bien au golf sur le toit des maisons.
Heureusement, il y a toujours dans les grandes villes des espaces qui se libèrent, ce qui permet d’y réaliser parfois une mini forêt urbaine, au lieu d’y construire un bâtiment de plus, à la gloire d’un dirigeant en exercice, comme les exemples ne manquent pas.
La forêt urbaine est une typologie de paysage miniature relativement neuve dans notre culture, qui peut se réaliser dans les villes relativement denses, par la densité et la continuité des plantations, par la palette végétale à mettre en œuvre.
Il s’agit de réaliser un espace naturel composé, non comme une architecture, mais comme un milieu vivant, là où un architecte brillant aurait conçu en son temps une vaste mosaïque, mais d’y réaliser un milieu vivant, avec la couche arbustive, les fougères, les lianes, les arbrisseaux, mais aussi de grands arbres, ce qui peut atteindre un certain effet environnemental et atténuer ponctuellement le phénomène d’ilot de chaleur, vers lequel nous conduit, inexorablement le réchauffement, amorcé depuis quarante ans.