Le ventre des femmes de Françoise Vergès chez Albin Michel

Albin Michel nous propose, de François Vergès, Le ventre des femmes (capitalisme, racialisation, féminisme).

Françoise Vergès est titulaire de la Chaire « Global South(s) » au Collège d’études mondiales, Fondation Maison des Sciences de l’Homme à paris.

Françoise Vergès est issue d’une famille qui a marqué la France. Son père, Paul Vergès, ancien sénateur de la Réunion, décédé le 12 novembre 2016 et son oncle Jacques Vergès, brillant avocat décédé 15 août 2013.

Des faits troublants ont marqué l’histoire de la France.

Ainsi, après-guerre dès 1945, invoquant la « surpopulation » de ses anciennes colonies, l’État français prône le contrôle des naissances et l’organisation de l’émigration ; une politique qui le conduit à reconfigurer à plusieurs reprises l’espace de la République, provoquant un repli progressif sur l’Hexagone au détriment des outre-mer, où les abus se multiplient.

Puis, dans les années 1960-1970, alors que l’avortement et même la contraception sont interdits en France métropolitaine, l’État français l’encourage dans les départements d’outre-mer. Atteignant son paroxysme à La Réunion où, en juin 1970, des milliers d’avortements et de stérilisations sans consentement sont pratiqués par des médecins blancs.

Le ventre des femmes est à la fois un livre d’histoire où l’auteure raconte précisément ce qui s’est passé, avec nombre de témoignages, de plaintes.

Extrait « Le 20 octobre (ndlr : 1970), c’est un homme, M. Gonthier, qui porte plainte pour sa femme ; celle-ci enceinte d’un mois et demi, a été envoyé par son médecin, le docteur Ferrande, à la clinique de Saint-Benoît où elle a été avortée avant de subir une ablation des ovaires et une ligature des trompes ».

L’auteure fait remarquer que toutes ces interventions ont permis à des médecins de gagner beaucoup d’argent, l’immoralité la plus totale.

Dans cet ouvrage, François Vergès retrace la politique de gestion du ventre des femmes, de ce contrôle de naissance inhumain mis en place par l’Etat Français pour ses départements d’outremer, ce contrôle des naissances stigmatisées en raison de la couleur de leur peau.

Tout cela se passe au moment où, en France métropolitaine des femmes se battent pour obtenir à l’IVG, de disposer de leur corps. Mais l’IVG doit être un choix personnel et en aucun cas une obligation ou une soumission.

Mais, François Vergès aborde également la fin de la colonisation, guerre d’Algérie, les viols dont on ne parlait pas.

Dans cet ouvrage, Françoise Vergès fait la lumière sur cet héritage d’un système esclavagiste, colonialiste et capitaliste qu’il est plus simple d’ignorer, mais le peut-on encore après la lecture du « Le ventre des femmes » ?

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